Paris, 10 mars 2021 (AFP) - - Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré mercredi que les "stérilisations forcées" et "détentions massives" des Ouïghours dans les camps chinois étaient "certifiées", ce que Pékin dément.
"Stérilisations forcées, abus sexuels dans les camps, disparitions, détentions massives, travaux forcés, destruction du patrimoine culturel, à commencer par les lieux de culte, l'encadrement de la population, tout cela est attesté", a-t-il déclaré au Sénat.
Selon des études d'instituts américains et australiens, au moins un million de Ouïghours, minorité turcophone et majoritairement musulmane, ont été internés dans des « camps » au Xinjiang (nord-ouest).
Les autorités chinoises disent avoir construit des "centres de formation professionnelle" pour aider les gens et les tenir à l'écart de l'extrémisme dans la région sous haute surveillance après les attaques islamistes.
Le chef de la diplomatie française a de nouveau appelé à « une mission impartiale, indépendante et transparente d'experts internationaux pour se rendre dans les meilleurs délais au Xinjiang sous la responsabilité du Haut-commissaire de l'ONU pour Droits de l'homme, Michelle Bachelet ».
Il a également appelé à "une plus grande vigilance" des entreprises françaises face aux risques de "violations graves des droits fondamentaux" des Ouïghours dans les usines chinoises qui les emploient.
La France « entend respecter » l'engagement de la Chine envers la convention de l'Organisation internationale du travail (OIT) contre le travail forcé lorsque l'accord d'investissement controversé avec l'UE a été conclu en décembre, a insisté Jean-Yves Le Drian.
Le 24 février, le ministre français a dénoncé le « système de répression institutionnalisé » de la Chine contre les musulmans ouïghours lors d'une allocution devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU.
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