Un nouveau rapport de l'OMS sur les dépenses de santé appelle les gouvernements à ne pas répéter les erreurs du passé lors de la reconstruction à partir du COVID-19
Un nouveau rapport du Bureau de l'OMS pour le financement des systèmes de santé à Barcelone a souligné la nécessité pour les gouvernements de maintenir un niveau plus élevé de dépenses publiques de santé pour le plus grand bénéfice de la société malgré les pressions budgétaires attendues à la suite de la pandémie.
Le rapport, « Dépenses de santé en Europe : entrer dans une nouvelle ère », est la première analyse approfondie des dépenses de santé dans les 53 États membres de la Région européenne de l'OMS sur près de 2 décennies.
Dans un avant-propos du rapport, le directeur régional de l'OMS pour l'Europe, le Dr Hans Henri P. Kluge, et la directrice de la Division des politiques et systèmes de santé des pays de l'OMS/Europe, le Dr Natasha Azzopardi-Muscat, écrivent : « Pour éviter les erreurs du passé, les gouvernements devront à investir davantage de fonds publics dans la santé maintenant et dans les années à venir - alors même qu'ils sont confrontés à une pression budgétaire croissante - pour remédier à l'arriéré créé par l'interruption des services de santé, atténuer les effets négatifs sur la santé des soins perdus, du chômage et de la pauvreté, et renforcer la préparation aux chocs futurs.
Le Dr Kluge et le Dr Azzopardi-Muscat ajoutent : « Les gouvernements doivent également prêter attention à la manière dont les ressources du système de santé sont utilisées, afin d'éviter toute nouvelle aggravation des inégalités.
Les dépenses de santé comme choix politique
En analysant les pays de la Région, le rapport constate que les dépenses de santé ont augmenté avant la crise financière de 2008. Cependant, une réorientation significative des dépenses publiques de santé en réponse à la crise ne s'est pas inversée au cours des années suivantes.
Entre 2013 et 2018, les paiements directs ont augmenté plus rapidement que les dépenses publiques de santé dans la plupart des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure de la Région et dans environ la moitié des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et à revenu élevé.
L'austérité dans le secteur de la santé - coupes budgétaires et restrictions de couverture - a sapé les progrès nationaux et régionaux vers la couverture sanitaire universelle. Cela a fait peser les coûts des soins de santé sur les ménages, augmenté les paiements directs, entraîné des besoins non satisfaits et des difficultés financières, et exacerbé les inégalités socioéconomiques au sein des pays et entre eux.
Les dépenses de santé comme investissement
La COVID-19 a montré l'importance de systèmes de santé solides et les avantages à long terme d'investir dans la santé de la population. Les pays ont rapidement mobilisé des fonds supplémentaires pour le système de santé en réponse à la pandémie, mais le traitement et la prévention de la COVID-19 et la lutte contre l'impact de l'interruption des services nécessiteront des investissements continus dans les années à venir.
Des augmentations soutenues des dépenses publiques de santé associées à des politiques publiques bien conçues peuvent atténuer les effets négatifs de la COVID-19 tout en renforçant la résilience du système de santé.
Le rapport souligne également que les dépenses consacrées aux soins de santé primaires représentent moins de la moitié de toutes les dépenses de santé, bien qu'il s'agisse d'un moyen rentable de fournir des soins de santé aux communautés. L'OMS a demandé que 1 % supplémentaire du produit intérieur brut (PIB) du financement public soit consacré aux soins de santé primaires.
Programme de travail européen
Les réductions des dépenses publiques de santé à la suite de la crise financière ont endommagé les systèmes de santé. Un investissement public accru dans la santé est nécessaire dans la plupart des pays pour progresser vers la couverture sanitaire universelle et pour améliorer la santé, le bien-être et la protection contre les urgences sanitaires - des objectifs qui sont au cœur du programme de travail européen 2020-2025 - "Unis pour une meilleure action". La santé en Europe ».
