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Noël, diversité et traditions religieuses

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Santiago Cañamares Arribas
Santiago Cañamares Arribashttps://www.ucm.es/directorio?id=9633
Santiago Cañamares Arribas est professeur de droit et de religion à l'Université Complutense (Espagne). Il est secrétaire du comité de rédaction de la Revista General de Derecho Canónico y Eclesiástico del Estado, le premier périodique en ligne de sa spécialité, et membre du comité de rédaction de la revue "Derecho y Religión". Il est membre correspondant de la Royal Academy of Jurisprudence and Legislation. Il est l'auteur de nombreuses publications scientifiques, dont quatre monographies sur des questions d'actualité dans sa spécialité : Igualdad religiosa en las relaciones laborales, Ed. Aranzadi (2018). El matrimonio homosexual en Derecho español y comparado, Ed. Iustel (2007). Libertad religiosa, simbología y laicidad del Estado, éd. Aranzadi (2005) El matrimonio canónico en la jurisprudencia civil, éd. Aranzadi (2002). Il a également publié de nombreux articles dans des revues juridiques prestigieuses, tant en Espagne qu'à l'étranger. Parmi ces derniers, il convient de mentionner : Ecclesiastical Law Journal, Université de Cambridge, Religion & Human Right. An International Journal, Journal of Church & State, Sri Lanka Journal of International Law, Oxford Journal of Law and Religion et Annuaire Droit et Religion, entre autres. Il a effectué des séjours de recherche dans des universités étrangères, dont l'Université catholique d'Amérique à Washington (USA) et l'Université pontificale de la Sainte-Croix à Rome. Il a reçu une bourse du Banco Santander Young Researchers Program pour effectuer un séjour de recherche dans les universités de Montevideo et de la République d'Uruguay (2014). Il a participé à des projets de recherche financés par la Commission européenne, le ministère de la Science et de l'Innovation, la Communauté de Madrid et l'Université Complutense. Il est membre de plusieurs associations internationales dans le domaine de sa spécialité telles que le Consortium latino-américain pour la liberté religieuse, l'Association espagnole des canonistes et ICLARS (Consortium international pour les études juridiques et religieuses).

A l'approche des vacances de Noël, des débats houleux font rage sur le maintien de certaines traditions chrétiennes dans l'espace public. Par exemple, en Espagne ces dernières années, l'installation de crèches dans les bâtiments municipaux, les pièces de Noël dans les écoles publiques et l'organisation du défilé des Rois Mages ont été très controversées.

Aujourd'hui, l'Union européenne est au centre du débat, à la suite de fuites de « lignes directrices pour une communication inclusive » – soutenues par la commissaire à l'égalité Helena Dilli – visant à ce que les fonctionnaires européens évitent dans leurs communications tout langage qui pourrait offenser les sentiments des citoyens – ou, au mieux, leur donner l'impression d'être des « étrangers » dans l'Union européenne – dans de nombreux aspects différents, y compris la religion. À cette fin, il leur a été recommandé de remplacer l'expression « Joyeux Noël » par « Joyeuses Fêtes » et d'éviter l'utilisation de noms à forte connotation chrétienne – tels que Jean et Marie – pour illustrer certaines situations.

Il ne fait aucun doute que le pluralisme et la diversité religieuse sont des éléments essentiels des sociétés démocratiques. L'Union européenne n'est pas étrangère à cette réalité, car l'un de ses textes fondamentaux – la Charte des droits fondamentaux – stipule qu'elle doit respecter la diversité culturelle, religieuse et linguistique.

Il est important de souligner que l'Union ne s'engage pas à « promouvoir » la diversité mais seulement à « respecter » le pluralisme existant. configuration. Cette conclusion est encore plus évidente lorsqu'on parle de diversité religieuse. Toute action publique dans ce domaine reviendrait à intervenir sur le « libre marché » des croyances afin que certains citoyens se sentent enclins à adhérer à une confession minoritaire au nom du pluralisme religieux.

Une telle attitude irait à l'encontre de la laïcité ou de la neutralité religieuse qui est l'un des principes fondamentaux guidant l'attitude de la plupart des États européens à l'égard de la religion. Dans son sens le plus élémentaire, ce principe interdit l'identification de l'État à toute confession religieuse, ainsi que tout soutien indu à une foi plutôt qu'à une autre.

L'Union européenne n'a pas défini sa position sur la religion. Le soi-disant traité sur le fonctionnement de l'Union européenne a simplement déclaré qu'il respecte et ne préjuge pas des modèles de relations des États membres dans ce domaine. En même temps, cependant, il reconnaît la contribution des confessions religieuses à la formation de Europe et s'engage avec eux à un dialogue ouvert et transparent. Au moins deux conclusions peuvent être tirées de ce règlement. D'une part, que l'Union ne s'identifie à aucune croyance religieuse et, d'autre part, qu'elle se dissocie des positions laïcistes/laïcistes, c'est-à-dire de l'hostilité envers la religion.

En liant ces deux dimensions – diversité et neutralité religieuse – il n'est guère surprenant que ces lignes directrices aient été immédiatement retirées. La diversité religieuse résulte de l'exercice pacifique de la liberté religieuse par des individus – inscrits dans la Charte européenne des droits fondamentaux – qui peuvent librement adhérer à une croyance religieuse, changer de religion ou rester complètement à l'écart du phénomène religieux. Elle surgit donc spontanément de la société et ne peut être artificiellement créée par des politiques publiques, car cela porterait atteinte aux droits fondamentaux des citoyens.

Par conséquent, lorsqu'il s'agit de diversité religieuse, le seul rôle que l'Union européenne – et les États membres – doivent jouer est de la gérer correctement. Cela implique, en premier lieu, de garantir l'égalité de tous les citoyens dans l'exercice de leurs droits et libertés, en éliminant les situations de discrimination (fondées sur leur religion). Deuxièmement, résoudre les tensions qui pourraient naître entre des groupes sociaux concurrents, non pas en soutenant l'un d'entre eux au détriment des autres, mais en créant les conditions pour qu'ils puissent se tolérer et se respecter.

Bref, une bonne gestion de la diversité religieuse ne nécessite pas de rendre le christianisme invisible mais plutôt de veiller à ce que les minorités aient également leur place dans l'espace public, ce qui est parfaitement compatible avec le respect des traditions et de la culture des peuples qui composent la société européenne.

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