Par Lisa Zengarini
Les chefs religieux de Cabo Delgado se sont engagés à promouvoir le dialogue et la compréhension mutuelle comme moyen d'améliorer les relations interreligieuses et d'apporter la paix dans la province du Mozambique.
L'engagement, inspiré de la Document d'Abou Dhabi sur la fraternité humaine, était le résultat d'un récent séminaire interreligieux qui s'est tenu dans la ville de Pemba. Les discussions ont porté sur le thème : « La religion fait partie de la solution au conflit de Cabo Delgado ».
Un conflit de quatre ans
La province du nord est déchirée par un conflit armé depuis plus de quatre ans.
La violence a éclaté fin 2017, lorsque les milices musulmanes locales, qui ont déclaré leur allégeance au soi-disant État islamique, ont lancé une insurrection. Les combattants djihadistes ont attaqué des villages, des églises, tué des civils et des soldats pour s'emparer d'infrastructures stratégiques et de mines d'extraction.
Plus de 800.000 XNUMX personnes ont été déplacées par le conflit.
Crise humanitaire
Dans leur déclaration conjointe finale, les chefs religieux de Cabo Delgado réitèrent leur ferme rejet de la violence et de l'exploitation de la religion pour justifier le terrorisme.
La déclaration souligne que le conflit a provoqué une crise humanitaire à grande échelle et entrave le développement de la province, l'une des plus pauvres du Mozambique, malgré sa richesse en gaz et autres ressources naturelles.
Il attire en outre l'attention sur les « inégalités sociales » locales, « le taux élevé d'analphabétisme », la « crise des valeurs éthico-morales » et la « polarisation ethnique et religieuse » qui menacent actuellement la coexistence pacifique au Mozambique et portent atteinte à la dignité humaine.
La religion n'enseigne pas la violence
Les chefs religieux soulignent que ce n'est pas la religion, notamment l'islam, qui provoque les conflits. Au contraire, « la religion vise à créer le bonheur, la réconciliation et la paix dans la société », écrivent-ils.
Ils s'engagent donc à surmonter les malentendus et les préjugés mutuels par le dialogue, affirmant que « toutes les religions font partie du plan de Dieu », et « aucun vrai chef religieux ou prophète n'a jamais enseigné la violence ».
Souci des jeunes
Les chefs religieux expriment leur préoccupation particulière pour les jeunes les plus exposés à la radicalisation religieuse, soulignant la nécessité de les accompagner afin qu'ils ne tombent pas dans l'extrémisme.
Enfin, ils s'engagent à « prier ensemble pour une paix durable » à Cabo Delgado et à coopérer à cette fin avec le gouvernement mozambicain et toutes les institutions et organisations engagées pour la paix dans la province.