Que retiens-je, plus d'un mois après l'événement remarquable qui a réuni plus de 4,000 31 chrétiens au Centre des congrès de Karlsruhe du 8 août au XNUMX septembre ? Je fais référence à la onzième Assemblée générale du Conseil œcuménique des Églises (COE).
Trois mots me viennent à l'esprit : amour, pèlerinage et unité. Parlons du premier dans cet article !
Certes, le thème « L'amour du Christ conduit le monde à la réconciliation et à l'unité » est original, lorsqu'il est placé dans l'histoire de ces assemblées. C'est au Comité central du COE de 2018 (lors de la visite du pape François au COE) que le secrétaire général de l'époque, Olav Tveit, a proposé ce thème, basé sur la réflexion de Paul sur la réconciliation : "l'amour du Christ nous embrasse" (II Cor. 5 :14-15). (Voir ici)
Ce thème de «l'amour du Christ», si central dans la foi chrétienne, n'avait en fait jamais été thématisé au sein du COE. Certains doutaient de la pertinence d'un tel thème. D'autres se sont réjouis. Après les thèmes théocentriques des trois dernières assemblées – influencés par l'ouverture au dialogue interreligieux – il se concentre sur le kérygme : le Christ ressuscité. Le temps est maintenant venu de « rendre compte de l'espérance qui est en nous » (1 Pierre 3, 15) : si nous voulons rencontrer tous, c'est parce que le Christ est mort et ressuscité pour tous !
Fonder la recherche de l'unité sur l'amour trinitaire révélé dans la mort et la résurrection du Christ fournit une base solide à l'œcuménisme. Mais le langage de l'amour sera-t-il compris dans un contexte sécularisé ? Jerry Pillay, le secrétaire général nouvellement élu, a déclaré à l'époque (en 2018) que ce thème renouvellerait l'engagement pour l'unité. Pour travailler à l'unité de l'humanité, il faut commencer par la maison de Dieu.
Le pape François a demandé dans son message à l'Assemblée : « comment pouvons-nous annoncer de manière crédible l'Évangile de la réconciliation sans nous engager également, en tant que chrétiens, à promouvoir la réconciliation entre nous ? La réconciliation entre chrétiens est la condition préalable fondamentale à la mission crédible de l'Église. Œcuménisme et Mission vont de pair et sont liés ». https://www.oikoumene.org/resources/documents/message-of-his-holiness-pope-francis-to-the-11th-assembly-of-the-world-council-of-churches Tveit discerne l'influence de la « spiritualité de communion » dans le choix de ce thème qui met l'accent sur l'importance des relations. .
Ce thème a inspiré la présidente du COE, Agnès Abouom, à inventer l'expression « œcuménisme du cœur ». Dans son rapport présidentiel, elle écrit : « Les Églises seront mises au défi de chercher à surmonter leurs divisions par un « œcuménisme du cœur », c'est-à-dire un œcuménisme dans lequel nous regardons d'abord les autres Églises avec les yeux de la communion dans l'amour. du miséricordieux Jésus; avec les yeux d'un engagement commun envers le royaume de Dieu; et ce n'est que dans le fondement solide de cette unité en Christ que nous examinons ce qui les sépare en matière de foi, de ministère ordonné ou d'éthique. (§45). https://www.oikoumene.org/sites/default/files/2022-08/A01-Report-of-the-Moderator-ENG.pdf
Lors de la conférence de presse initiale, l'évêque Mary Ann Swenson de l'Église méthodiste unie aux États-Unis, vice-présidente du Comité central du COE, a fait écho à ceci : « J'espère que cette assemblée nous permettra d'être plus parfaits dans l'amour. Nous voulons vivre un œcuménisme du cœur. Nous voulons que les gens puissent dire, comme les premiers chrétiens, 'regarde comme ils s'aiment' ».
Le père orthodoxe roumain Ioan Sauca, secrétaire général par intérim du COE, déclare dans son rapport que cet œcuménisme du cœur se traduit par une attitude respectueuse d'accueil et de dialogue : « En tant que disciples du Christ, nous avons été chargés du ministère de la réconciliation, et le thème de la 11e Assemblée du COE nous rappelle à tous que l'amour du Christ pousse le monde vers la réconciliation et l'unité. Il serait très facile d'utiliser le langage des politiciens, mais nous sommes appelés à utiliser le langage de la foi, de notre foi. Il est facile d'exclure, d'excommunier et de diaboliser, mais nous sommes appelés en tant que COE à offrir une plate-forme libre et sûre de rencontre et de dialogue, à nous rencontrer et à nous écouter même si et même quand nous ne sommes pas d'accord. (§53). C'est ainsi qu'il a répondu aux appels à l'expulsion de l'Église orthodoxe russe de la communauté du COE. https://www.oikoumene.org/sites/default/files/2022-08/A02-Report-of-the-Acting%20General-Secretary-ENG.pdf
Le nouveau modérateur du Comité central du COE, l'évêque luthérien Heinrich Bedford-Strohm, prêchant sur les paroles de saint Jean "Dieu est amour, et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui" (I Jean 4 : 16) a demandé : « Serons-nous témoins de ce bel amour éternellement fidèle dans ce monde blessé ?
Cet « œcuménisme du cœur » a été le fil d'or de cette assemblée qui a voulu affirmer que la recherche de l'unité des chrétiens s'enracine dans l'amour du Christ mort et ressuscité pour tous.
L'amour est aussi au centre du beau message final adopté par l'assemblée. Ses derniers mots sont : « En Christ, toutes choses seront renouvelées. Son amour qui est ouvert à tous, y compris les derniers, les plus petits et les perdus, et qui est offert à tous, peut nous émouvoir et nous renforcer dans un pèlerinage de justice, de réconciliation et d'unité ». https://www.oikoumene.org/resources/documents/message-of-the-wcc-11th-assembly-a-call-to-act-together Le défi est de travailler ensemble, frères et sœurs, malgré nos différences, pour témoigner ensemble du Christ. Comme derrière les divisions il y a un manque d'amour, seul le Saint-Esprit a le pouvoir de guérir et d'unir. C'est un appel à prendre au sérieux le « Nouveau Commandement » du Christ, à le vivre parmi les chrétiens et à l'étendre à tous.
C'est précisément cet amour qui nous pousse à être les ambassadeurs de la réconciliation et de l'unité, comme l'a annoncé avec force l'Apôtre des Gentils : « C'est au nom du Christ que nous sommes les ambassadeurs, et à travers nous c'est Dieu lui-même qui appelle en effet tu. Au nom du Christ, nous vous en supplions, réconciliez-vous avec Dieu » (1 Co 5, 20).
Les thèmes des assemblées précédentes étaient : Harare 1998 : « Tournons-nous vers Dieu dans la joie de l'espérance ». Porto Alegre 2006 : « Dieu, dans ta grâce, transforme le monde ». Busan – Corée 2013 : « Dieu de la vie, conduis-nous vers la justice et la paix ».
Tveit dans l'épilogue de Chiara Lubich, Mon parcours œcuménique, Ville nouvelle 2020, p. 127 a écrit: «C'est peut-être sous l'influence de Chiara et de son charisme pour l'unité des chrétiens que le COE a été inspiré pour choisir (ce) thème pour la onzième Assemblée du COE».
