Bangkok (Thaïlande), 26 janvier 2023 - Dans sa dernière enquête sur la culture de l'opium au Myanmar, publiée aujourd'hui à Bangkok, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) estime que la culture du pavot a augmenté de 33 % par rapport à la saison précédente.
Les résultats de l' Enquête sur l'opium 2022 fou le Myanmar, qui couvre la première saison suivant le coup d'État militaire en février 2021, indiquent également des pratiques agricoles plus sophistiquées et une concentration de la culture du pavot à opium.
Le représentant régional de l'ONUDC, Jeremy Douglas, a fait remarquer que "les perturbations économiques, sécuritaires et de gouvernance qui ont suivi le coup d'État militaire ont convergé, et les agriculteurs des régions éloignées et souvent sujettes aux conflits du nord du Shan et des États frontaliers n'ont eu d'autre choix que de revenir à l'opium".
En 2022, la superficie cultivée en pavot à opium au Myanmar était estimée à 40,100 33 hectares. Cette estimation est de 10,000 %, soit environ 2021 2014 hectares, de plus qu'en XNUMX, inversant la tendance à la baisse amorcée en XNUMX.
Cette augmentation a été enregistrée dans un contexte de perturbations sociales, économiques, sécuritaires et de gouvernance importantes. Cela était probablement dû à deux facteurs principaux : l'augmentation de la taille des champs et la détection de points chauds de pavot à opium, se traduisant par une superficie globale estimée plus élevée pour la culture du pavot à opium.
En règle générale, la plupart des parcelles de pavot à opium détectées au Myanmar dans le passé étaient petites, mal organisées et éloignées des villages et des routes, avec une densité de culture relativement faible par rapport à la plupart des autres cultures commerciales licites.
Cependant, les preuves recueillies en 2022 indiquent une sophistication croissante des pratiques de culture du pavot. Les zones nouvellement échantillonnées révèlent plus de culture dans les points chauds de culture du pavot à haute densité.
Dans certaines régions du pays, la culture du pavot est en hausse et les champs de pavot s'agrandissent. Dans l'État de Shan, la taille des champs a augmenté de plus de 30 % par rapport à 2021.
Dans certaines régions, la recherche sur le terrain a identifié des parcelles bien organisées et à haut rendement. À East Shan, le nombre de capsules observées par parcelle a augmenté de 44 % et leur volume moyen a plus que doublé, ce qui s'est traduit par des rendements globaux plus élevés.
Les estimations du rendement national indiquaient une moyenne de 19.8 kilogrammes d'opium par hectare de pavot - les estimations les plus élevées jamais réalisées au Myanmar depuis que l'ONUDC a commencé à mesurer.
La production potentielle nationale d'opium en 2022 a été estimée à environ 790 tonnes métriques. Bien que cette estimation soit encore inférieure à un pic récent en 2013 de 870 tonnes métriques, elle est presque le double des estimations pour 2020 d'environ 400 tonnes métriques, qui représentaient le nadir d'une récente tendance historique à la baisse.
L'augmentation de la production a été la plus prononcée dans le Shan du Nord, où les données de terrain ont confirmé des champs de pavot très sains, organisés et denses. Dans l'État de Shan, qui représente 84 % de la superficie totale estimée de la culture du pavot, la production a presque doublé pour atteindre quelque 670 tonnes par rapport à 2021.
En outre, les efforts d'éradication semblaient avoir diminué de 70 % d'une année sur l'autre. 1,403 2022 hectares ont été signalés comme éradiqués en XNUMX.
Alors que le Myanmar est licite économie reste fragile, les revenus des opiacés gagnent en importance. Les prix moyens de l'opium à la sortie de l'exploitation au moment de la récolte ont augmenté de 69 % d'une année sur l'autre. Ceci, combiné à une production plus élevée, signifiait que les agriculteurs gagnaient plus du double de l'opium en 2022 que l'année précédente.
Pourtant, la valeur à la ferme ne représente qu'une petite part du revenu global de la fabrication et de l'exportation d'opiacés. La valeur estimée de l'économie des opiacés du Myanmar variait entre 660 millions de dollars et 2 milliards de dollars, soit 1 à 3 % du PIB du Myanmar en 2021.
De fortes contractions économiques ont laissé l'économie du Myanmar extrêmement faible à la suite de la crise du COVID-19. Ceux-ci, ainsi que la prise de contrôle militaire au début de 2021, ont peut-être contribué à pousser les ménages ruraux à dépendre davantage de l'opium, ce qui a entraîné l'expansion et l'intensification de la culture du pavot et l'inversion des tendances à la baisse de 2014-2020.
L'instabilité politique continue depuis le coup d'État, les augmentations continues des prix mondiaux du carburant et des engrais, une économie faible, l'inflation et les prix très élevés de l'opium à la production peuvent, ensemble, inciter fortement les agriculteurs du Myanmar à adopter ou à développer la culture du pavot à opium .
"En fin de compte, la culture de l'opium est vraiment une question d'économie, et elle ne peut pas être résolue en détruisant les cultures, ce qui ne fait qu'aggraver les vulnérabilités", a déclaré Douglas. "Sans alternatives et sans stabilité économique, il est probable que la culture et la production d'opium continueront à se développer."
Une reprise continue de la culture aura un impact significatif sur l'ensemble drogue économie centrée autour de la région du bas Mékong. Le renforcement de la résilience socio-économique et des moyens de subsistance de base des communautés agricoles sera essentiel pour contrer le nouvel élan de la culture du pavot et soutenir les agriculteurs vivant au carrefour des crises humanitaires, de développement et de conflit.
Il sera essentiel de continuer à surveiller l'économie des opiacés pour s'assurer que ces agriculteurs peuvent être pris en compte dans des discussions politiques plus larges dans la région et au-delà.
