Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale après une défaite significative de la majorité présidentielle aux élections européennes de 2024. Cette décision intervient dans un contexte où le Rassemblement National (RN) a remporté environ 33% des voix, surpassant largement les autres partis, dont le parti de Macron, représenté par Valérie Hayer, qui n'a obtenu que 15% des voix.
Contexte de la décision
Le dissolution de l'Assemblée nationale française était une réponse directe à la déroute électorale du parti présidentiel. Aux termes de l'article 12 de la Constitution française, le Président de la République peut dissoudre l'Assemblée nationale après consultation du Premier ministre et des présidents des deux chambres du Parlement, mais il reste libre de le faire même en cas de désaccord. Cette mesure est souvent utilisée comme un outil pour résoudre des crises politiques ou pour tenter de retrouver une majorité parlementaire plus favorable.
Raisons stratégiques
- Affaiblissement de la majorité présidentielle : La majorité présidentielle a subi une cuisante défaite aux élections européennes. Les sondages avaient prédit cette débâcle, indiquant une montée en puissance du RN. La dissolution apparaît donc comme une tentative de reconstituer une nouvelle majorité plus stable au sein de l’Assemblée.
- Confronter le RN à la réalité du pouvoir : Emmanuel Macron espère que, si le RN obtient une majorité ou une forte présence à l'Assemblée, la réalité de la gestion des affaires publiques épuisera sa popularité. En nommant potentiellement Jordan Bardella au poste de Premier ministre, Macron parie sur l’usure politique que pourrait subir le RN en assumant des responsabilités gouvernementales.
- Reprendre l’initiative politique : En dissolvant l’Assemblée, Macron tente de retrouver l’initiative politique. Cette décision a surpris non seulement ses opposants mais aussi certains membres de sa propre majorité. Elle lui permet de redéfinir les termes du débat politique et de mobiliser ses partisans pour les prochaines élections législatives.
Conséquences et perspectives
- Nouvelles élections législatives : La dissolution entraîne l'organisation de nouvelles élections législatives, fixées aux 30 juin et 7 juillet 2024. Ces élections sont cruciales pour déterminer la nouvelle composition de l'Assemblée nationale et, par conséquent, l'orientation politique du pays pour les années à venir.
- Scénarios majoritaires : Selon les sondages, le RN pourrait remporter entre 243 et 305 sièges, ce qui le placerait proche ou au-dessus de la majorité absolue de 289 sièges. Le parti d'Emmanuel Macron devrait remporter entre 117 et 165 sièges, contre 246 actuellement. Ces prévisions montrent une potentielle cohabitation inédite si le RN venait à obtenir la majorité.
- Impact sur le gouvernement : Le Premier ministre Gabriel Attal, nommé il y a cinq mois, est également touché par cette crise. S'il reste pour l'heure en poste, il pourrait démissionner après les élections législatives si la majorité n'est plus du côté présidentiel, lançant ainsi une nouvelle période de cohabitation ou un changement de premier ministre.
Conclusion
La décision de dissoudre le Assemblée nationale Il s'agit d'une manœuvre politique audacieuse de la part d'Emmanuel Macron, visant à reconquérir une majorité parlementaire et à affaiblir le RN en le confrontant à la réalité du pouvoir. Les nouvelles élections législatives de juin et juillet 2024 seront décisives pour l'avenir politique de la France et la capacité de Macron à gouverner efficacement jusqu'à la fin de son mandat.