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jeudi, le 6 février 2025
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Pollution de l’air due au chauffage et à la climatisation : il est urgent d’intensifier l’utilisation des énergies propres

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Les systèmes de chauffage et de refroidissement demeurent une source majeure de pollution atmosphérique sur le continent. Une étude du CCR souligne l’urgence d’accélérer l’adoption de technologies plus propres, plus efficaces et plus renouvelables dans ce secteur.

La pollution atmosphérique demeure un enjeu environnemental majeur dans l’UE, le secteur du chauffage et de la climatisation contribuant de manière significative à la libération de polluants nocifs. Ces émissions comprennent 73 % de particules fines (PM2.5), 33 % d’oxydes d’azote (NOx), 2 % d’ammoniac (NH3), 18 % de composés organiques volatils non méthaniques (COVNM), 61 % de monoxyde de carbone (CO) et 49 % de dioxyde de soufre (SO2), qui présentent tous de graves risques pour la santé. Les bâtiments et nos habitations sont une source majeure de ces polluants.

Suite au révision de la directive sur la qualité de l'air ambiant, plusieurs États membres devront déployer des efforts supplémentaires pour se conformer aux objectifs plus stricts en matière de qualité de l'air à l'horizon 2030, car l'UE a aligné ses normes plus étroitement sur les niveaux indicatifs de qualité de l'air de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Dans cette situation, il est essentiel d’identifier correctement les facteurs à l’origine de la pollution de l’air pour sélectionner et recommander des alternatives plus propres aux pratiques actuelles.

Malgré une transition progressive vers des sources d'énergie moins polluantes pour le chauffage dans l'UE, les appareils de combustion émettant des polluants dominent toujours le mix énergétique, représentant 97 % de la production de chaleur en 2022, selon un rapport de l'Office européen de statistique. Étude du JRC

Au cours des deux dernières décennies, la qualité et l’efficacité du chauffage européen ont progressé. Alors que l’UE27 a diminué sa consommation finale brute d’énergie (CFBE) globale en 2022 (dernières données disponibles au moment de l’étude) de 9.5 % par rapport à 2005, la consommation de chauffage et de refroidissement a enregistré de meilleurs résultats, avec une baisse de 16 % sur la même période. Cela s’explique en partie par des besoins énergétiques moindres pour le chauffage des bâtiments et en partie par des appareils de chauffage plus efficaces.

L’utilisation des pompes à chaleur, qui n’émettent pas directement de polluants, a été multipliée par six depuis 2005, représentant aujourd’hui 3.7 % de la consommation finale brute d’énergie. Alors que le secteur du chauffage et de la climatisation a atteint une part d’énergie renouvelable de 25 % en 2022, les pompes à chaleur représentent encore une part relativement faible, ne contribuant qu’à hauteur de 15 %. 

Les émissions polluantes dues au chauffage sont dominées par le secteur résidentiel (85 % de PM2.5, 82 % de COVNM, 79 % d'ammoniac et 76 % de CO), ce qui montre la nécessité de fixer des limites d'émission de pollution plus strictes pour les appareils vendus pour être utilisés dans ce secteur. L'analyse montre que cela est particulièrement pertinent pour la biomasse pour les PM2.5 et pour le gaz et la biomasse pour les NOx.

S'appuyant sur des recherches antérieures sur la combustion à petite échelle et sur les efforts en cours pour améliorer les estimations des émissions de polluants atmosphériques dans l'atmosphère, Base de données sur les émissions pour la recherche atmosphérique mondiale (EDGAR), l'étude identifie les facteurs clés influençant les émissions : 

  • le type de combustible utilisé (tel que le gaz naturel, le bois, le pétrole, les granulés ou l'électricité),
  • la technologie employée (comme les poêles, les cheminées, les chaudières ou les pompes à chaleur), 
  • l'efficacité globale de ces systèmes.

Plans Nationaux Énergie et Climat 

L’étude a également analysé les deux Plans nationaux pour l'énergie et le climat (PNEC) 2019 et projets de PNEC 2023 qui décrivent comment les pays de l'UE entendent atteindre leurs objectifs énergétiques et climatiques d'ici 2030. Les résultats montrent une augmentation des objectifs en matière d'énergies renouvelables. 

Par exemple, la Suède vise à augmenter encore sa contribution aux énergies renouvelables dans le chauffage et le refroidissement par rapport à la contribution décrite dans son PNEC 2019, pour atteindre une part de 73 % d’ici 2030, tandis que le Danemark, qui vise une part de 77 %, affiche la plus forte augmentation en points de pourcentage (17 pp) en comparant ses deux soumissions PNEC.

Cependant, 12 États membres ne répondent toujours pas aux nouvelles exigences de l'UE et de nombreux pays prévoient toujours des parts d'énergies renouvelables inférieures aux niveaux attendus en 2030. recommandations sur le projet de PNEC mis à jour, y compris, le cas échéant, sur la nécessité d'accroître l'ambition en matière d'énergies renouvelables. Les États membres finalisent actuellement leurs PNEC, en tenant compte des recommandations de la Commission.

L'utilisation des pompes à chaleur devrait augmenter de 22 % d'ici 2030, selon les projets de PNEC 2023, tandis que les projections de chauffage à la biomasse n'ont que légèrement augmenté, certains pays réduisant leurs objectifs en raison de préoccupations liées à la qualité de l'air.

Ces résultats mettent en évidence le défi complexe et multiforme que représentent les efforts de l’UE pour équilibrer les besoins énergétiques avec les objectifs de qualité de l’air et de décarbonisation. 

En effet, bien que des progrès aient été réalisés en matière d’adoption des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, la dépendance continue aux combustibles fossiles et à la biomasse dans les systèmes de chauffage pose des risques permanents pour la qualité de l’air.

Contexte et pertinence politique

L’UE a adopté une stratégie globale de lutte contre la pollution atmosphérique, combinant des mesures réglementaires, des initiatives stratégiques et un fort accent sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. 

Le cadre énergétique actualisé de l’UE, reflété dans les récentes révisions de Renouvelable directive de l'énergieLa directive sur l'efficacité énergétique et de la Directive sur la performance énergétique dans les bâtiments, avec le Loi sur l'industrie Net Zero, fournit un signal politique fort en faveur des solutions de chauffage propres. Il promeut l'adoption de systèmes de chauffage urbain et de pompes à chaleur efficaces tout en ouvrant la voie à l'élimination progressive des chaudières à combustibles fossiles.

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