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Mohamad Alkayali, un réfugié syrien victime de la militarisation d'INTERPOL par l'Arabie saoudite

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Willy Fautre
Willy Fautrehttps://www.hrwf.eu
Willy Fautré, ancien chargé de mission au Cabinet du ministère belge de l'Éducation et au Parlement belge. Il est le directeur de Human Rights Without Frontiers (HRWF), une ONG basée à Bruxelles qu'il a fondée en décembre 1988. Son organisation défend les droits de l'homme en général, en particulier les minorités ethniques et religieuses, la liberté d'expression, les droits des femmes et les personnes LGBT. HRWF est indépendante de tout mouvement politique et de toute religion. Fautré a mené des missions d'enquête sur les droits de l'homme dans plus de 25 pays, y compris dans des régions périlleuses comme l'Irak, le Nicaragua sandiniste ou les territoires maoïstes du Népal. Il enseigne dans les universités dans le domaine des droits de l'homme. Il a publié de nombreux articles dans des revues universitaires sur les relations entre l'État et les religions. Il est membre du Press Club de Bruxelles. Il est défenseur des droits de l'homme à l'ONU, au Parlement européen et à l'OSCE. Si vous souhaitez que nous suivions votre cas, contactez-nous.
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Un réfugié syrien pris au piège par une notice rouge à motivation politique

Aux premières heures du 28 décembre 2024, Mohamad Alkayali, un réfugié syrien qui vit légalement en Turquie depuis 2014, a été arrêté par les autorités turques sur la base d'une notice rouge INTERPOL émise par l'Arabie saoudite en janvier 2016.

Aujourd’hui, Alkayali risque une expulsion imminente vers l’Arabie saoudite, un pays où il n’a pas mis les pieds depuis plus de 12 ans – une expulsion qui pourrait mettre sa vie et sa liberté en grave danger.

L'avis, prétendument lié à une infraction qui manque de détails essentiels tels que l'heure, le lieu ou toute preuve, soulève d'importantes inquiétudes quant à l'utilisation du système d'INTERPOL comme arme pour faire taire les dissidents politiques.

Le cas d’Alkayali n’est pas unique. Il constitue un nouvel exemple de la manière dont les régimes autoritaires exploitent INTERPOL pour traquer leurs opposants, leurs dissidents et leurs réfugiés.

L'histoire d'Alkayali : une vie d'exil et de harcèlement

Alkayali a travaillé pendant plusieurs années en Arabie saoudite en tant que consultant informatique. Cependant, lorsque la révolution syrienne a éclaté en 2011, il est devenu un critique virulent du régime Assad et un défenseur des réfugiés syriens, en particulier ceux qui sont confrontés à des conditions difficiles en Arabie saoudite en raison de politiques restrictives. Il s'est élevé contre le refus de l'Arabie saoudite d'accorder l'asile aux réfugiés syriens et contre l'imposition de frais mensuels pour le statut de « visiteur », ce qui a créé des difficultés supplémentaires pour ceux qui fuyaient la guerre. Ses opinions franches et son activisme sur les réseaux sociaux ont entraîné une augmentation du harcèlement. Craignant pour sa sécurité et sa liberté, Alkayali a quitté l'Arabie saoudite début 2013 et a cherché refuge en Turquie en 2014. Depuis lors, il n'a jamais quitté le pays et n'a jamais violé les lois turques.

Alkayali pensait que quitter l'Arabie saoudite lui assurerait la sécurité et la liberté d'exprimer ses opinions et il est devenu plus virulent dans ses critiques du gouvernement saoudien. Il a ouvertement défié ses droits de l'homme Il a utilisé sa nouvelle plateforme pour plaider en faveur du changement. Cet activisme accru a suscité une attention encore plus grande de la part des autorités saoudiennes, ce qui a accru leur hostilité à son égard et fait de lui une cible encore plus importante de la répression politique.

L'instrumentalisation d'INTERPOL par l'Arabie Saoudite

Il n’y a pas si longtemps, Alkayali a découvert qu’une notice rouge INTERPOL avait été émise contre lui. La demande avait été formulée par les autorités saoudiennes en janvier 2016, quatre ans après son départ du pays, l’accusant d’un délit passible d’une peine maximale de trois ans de prison selon la loi saoudienne. Le moment choisi pour la publication de la notice et son caractère vague suggèrent fortement une motivation politique plutôt qu’une poursuite pénale légitime.

Reconnaissant le caractère injuste de cette mise en demeure, Alkayali a formellement contesté cette décision auprès d'INTERPOL, en précisant que les accusations étaient motivées par des raisons politiques. Il attend toujours une réponse, mais son arrestation en Turquie, malgré cette contestation en cours, suscite de sérieuses inquiétudes quant à l'utilisation abusive du système d'INTERPOL. Sa détention intervient également à un moment où la région connaît des changements géopolitiques, en particulier la chute du régime Assad aux mains de groupes islamistes radicaux, ce qui complique encore davantage le sort des Syriens déplacés comme Alkayali, qui se trouvent désormais dans une situation encore plus incertaine.

En outre, il a été révélé que les autorités saoudiennes ont demandé à INTERPOL de garder la notice rouge confidentielle, garantissant qu'elle n'apparaîtrait pas sur le site Internet public d'INTERPOL. Ce manque de transparence dissimule la véritable intention derrière la notice et empêche tout examen indépendant. Normalement, les notices rouges qui ne sont pas publiées concernent des affaires liées au terrorisme ou au crime organisé, mais l'infraction présumée d'Alkayali n'est ni l'une ni l'autre, ce qui renforce encore les soupçons selon lesquels l'affaire est motivée par des raisons politiques plutôt que par une véritable affaire criminelle.

Défauts juridiques et violations des droits de l'homme

L'arrestation d'Alkayali est basée sur une notice rouge d'INTERPOL qui ne répond pas aux exigences juridiques de base. La notice viole INTERPOLses propres règles, notamment :

  • Article 3 de la Constitution d'INTERPOL – qui interdit formellement à l'organisation d'intervenir dans des affaires de nature politique, militaire, religieuse ou raciale. Étant donné l'histoire d'activisme politique d'Alkayali, il est évident que cette notification est utilisée comme un outil de répression transnationale.
  • Article 83 des Règles d'INTERPOL sur le traitement des données – qui stipule que les notices rouges doivent contenir suffisamment de données judiciaires, notamment l'heure et le lieu de l'infraction présumée. La demande saoudienne ne précise pas ces détails essentiels, ce qui la rend juridiquement invalide au regard des propres directives d'INTERPOL.
  • Violation du seuil de sanction – Selon les règles d'INTERPOL, une infraction doit être passible d'une peine minimale de deux ans pour qu'une notice rouge soit émise. La loi saoudienne en question prévoit une amende ou une peine de prison, ce qui signifie qu'Alkayali aurait pu être légalement puni d'une simple amende, ce qui fait de l'émission d'une notice rouge un abus du système d'INTERPOL.

Au-delà de ces failles juridiques, la détention d'Alkayali et son expulsion potentielle violent également les principes internationaux des droits de l'homme, notamment son droit de demander l'asile et la protection contre la persécution. Arabie Saoudite, il pourrait être confronté à la prison, à des mauvais traitements ou à pire en raison de ses opinions politiques.

La militarisation d’INTERPOL : un problème mondial croissant

Le cas d'Alkayali n'est pas un cas isolé. Le système de notices rouges d'INTERPOL a été systématiquement utilisé de manière abusive par des gouvernements autoritaires pour harceler des dissidents, des réfugiés et des militants des droits de l'homme. Des organisations comme Fair Trials et le Parlement européen ont souligné à plusieurs reprises qu'INTERPOL ne disposait pas de garanties efficaces contre les notices à motivation politique.

En 2019, le Parlement européen a publié une étude soulignant que le processus de contrôle d'Interpol reste incohérent et que des réfugiés et des dissidents politiques continuent d'apparaître dans les bases de données des notices rouges malgré des preuves évidentes d'abus. Le cas d'Alkayali est un nouvel exemple de ce manquement à la procédure régulière, le laissant vulnérable à l'extradition et à la persécution.

Appel à une assistance juridique urgente en Turquie

La famille d'Alkayali sollicite l'aide d'avocats turcs, d'organisations de défense des droits de l'homme et de la communauté juridique internationale pour :

  • Contester la légalité de sa détention au regard du droit turc, compte tenu des vices de procédure contenus dans la notice rouge.
  • Empêcher son expulsion vers l’Arabie saoudite, en veillant à ce qu’il soit protégé en vertu des traités internationaux relatifs aux droits de l’homme.
  • Soumettez son cas aux autorités judiciaires et aux organismes de défense des droits de l’homme turcs, en demandant sa libération immédiate.
  • Mobiliser les médias turcs pour sensibiliser le public à son cas, augmentant ainsi la pression sur les autorités pour qu’elles fassent respecter la justice.

La justice doit prévaloir

Alkayali n’est pas un criminel : c’est un réfugié et un dissident politique dont le seul « crime » est de s’opposer à la tyrannie et de défendre les droits de l’homme. Son cas est un rappel brutal de la manière dont les États autoritaires manipulent les mécanismes juridiques internationaux pour faire taire leurs détracteurs au-delà de leurs frontières.

Si l’on veut préserver la crédibilité d’INTERPOL, des réformes urgentes sont nécessaires pour empêcher de nouveaux abus du système des notices rouges. Mais pour l’heure, la vie d’Alkayali est en jeu. Son épouse exhorte les juristes turcs, les défenseurs des droits de l’homme et la communauté internationale à dénoncer cette erreur judiciaire et à exiger sa libération immédiate.

Une justice différée est une justice refusée. Il est temps d’agir.

The European Times

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