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Vendredi, Juin 20, 2025
EuropeL'interprétation très personnelle des textes européens par l'UNADFI

L'interprétation très personnelle des textes européens par l'UNADFI

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Source: CAP Liberté de Conscience

Le débat public sur la lutte contre les dérives sectaires en France est souvent marqué par des controverses entre associations, spécialistes et institutions, à travers des articles publiés dans les médias ou sur les sites web officiels. Cela soulève des questions fondamentales quant à la liberté d'expression, au respect des faits et à l'objectivité des arguments juridiques.

Cet article a été rédigé en réponse à une série d'échanges mettant en lumière les tensions persistantes entourant la légitimité des différents acteurs qui se consacrent à la question des minorités religieuses et spirituelles et le discours qu'ils véhiculent dans l'espace public. Ce qui suit est une invitation à examiner attentivement la manière dont l'information est véhiculée et à ne jamais cesser d'exercer son esprit critique, quelles que soient les convictions ou les réputations en jeu.

Retour sur un débat public et ses implications

Le 16 avril 2025, CAP Liberté de Conscience a publié sur son site internet un article intitulé : « Les poursuites-bâillons stratégiques contre la participation publique (SLAPP), le nouveau prétexte de la MIVILUDES et consorts »[1]. Ce texte faisait suite à plusieurs décisions de justice retentissantes impliquant, entre autres, la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), l’UNADFI (Union nationale des associations de défense des familles et des personnes victimes de sectes) et la FECRIS (Fédération européenne des centres de recherche et d’information sur le sectarisme).

Cet article a mis en évidence les points suivants :

« La Miviludes elle-même a été condamnée par le tribunal administratif en juin 2024 pour avoir sciemment menti sur les Témoins de Jéhovah dans son rapport 2018-2020. Puis, en février 2025, elle a été à nouveau condamnée pour avoir qualifié un kibboutz de « dérive sectaire » sans disposer des preuves nécessaires. Faut-il à nouveau soupçonner les juges d'avoir participé à la conspiration des SLAPP ? "

Au-delà des opinions, cet article interrogeait plus largement les dérives du mouvement antisectes et le déséquilibre potentiel que les institutions ou les ONG peuvent parfois introduire dans la protection des droits fondamentaux. Largement diffusé, cet article visait à susciter le débat sur les moyens employés, le respect des procédures et la place accordée aux minorités religieuses ou de conviction face à des acteurs puissants et institutionnalisés.

C’est dans ce climat de débats houleux qu’un élément nouveau est apparu : le 28 avril 2025, l’UNADFI a publié sur son site Internet une déclaration en réponse à cet article[2].
On pourrait y voir la continuation normale d'un dialogue contradictoire dans un État de droit, entre une ONG indépendante et une association soutenue et financée par l'État français. Chacune possède sa propre légitimité et affirme son analyse de la situation. Jusque-là, rien d'anormal, si ce n'est le reflet d'un débat pluraliste et, somme toute, sain.

Cependant, une lecture attentive du communiqué de presse de l'UNADFI soulève des questions plus profondes. D'une part, on observe une tendance à minimiser certains faits concrets et, d'autre part, et surtout, une déclaration finale dont la portée semble particulièrement significative. Elle illustre comment la légitimité peut se construire sur des informations inexactes ou une interprétation contestable des références institutionnelles européennes. Cet exemple démontre l'absolue nécessité de la vérification, même lorsque les arguments émanent d'acteurs soutenus par les pouvoirs publics.

Avant d’en arriver à ce point clé, il est important de noter comment le vocabulaire et la présentation des faits peuvent fondamentalement modifier le sens d’une décision judiciaire ou d’un événement.

Quand la sémantique entre en jeu

Certaines différences ne portent pas seulement sur les principes ou les objectifs, mais aussi sur les mots choisis pour décrire la réalité. Pour illustrer ce point, deux exemples tirés du communiqué de presse de l'UNADFI et de l'article de CAP Liberté de Conscience méritent d'être examinés :

1. Procédure concernant CAP Liberté de Conscience contre l'UNADFI

Dans son communiqué de presse, l'UNADFI écrit :

« Une décision défavorable à une association vouée à la lutte contre les dérives sectaires les dérives concernait un point technique de droit relative au droit de la presse, et non pas une infraction pénale ou une diffamation avérée. »

Derrière cette formulation, les conséquences juridiques d’un procès échoué sont reléguées au rang de simple "technicité."

Or, ce qui est présenté ici comme un couac de procédure renvoie à un cas bien concret : le refus de l'UNADFI de publier le droit de réponse de CAP Liberté de Conscience, comme l'exige la loi sur la liberté de la presse.

La décision du tribunal, loin d’être une simple « point technique », a été confirmé en appel après un premier jugement défavorable à l'UNADFI, qui a ensuite décidé de ne pas se pourvoir en cassation. La réalité juridique est donc manifestement plus déterminante que ne le suggère la formulation choisie.

Dans un précédent article, CAP Liberté de Conscience affirmait :

« CAP Liberté de Conscience vient de condamner l'UNADFI (Union Nationale des Associations de Défense des Familles et de l'Individu victimes de sectes, association partenaire de la MIVILUDES) pour avoir sciemment refusé d'appliquer la loi sur la liberté de la presse. L'UNADFI a perdu en première instance, a fait appel, puis a de nouveau perdu en appel. Elle a renoncé à son droit de se pourvoir en cassation. Tous les juges sont-ils complices du complot ? "

2. Sur les condamnations de la Miviludes

Autre formulation du communiqué de presse de l'UNADFI :

« Critiques adressées à la MIVILUDES concernant certaines formulations de ses rapports conduit à des ajustements administratifs, mais aucune condamnation pour mensonge ou faute grave n’a été retenue.

Ici, les décisions de justice ne sont plus désignées comme telles, mais réduites à de simples « ajustements administratifs », ce qui occulte soigneusement leur portée et leur gravité.

Mais rappelons-le encore une fois :

« La Miviludes elle-même a été condamnée par le tribunal administratif en juin 2024 pour avoir sciemment menti sur les Témoins de Jéhovah dans son rapport 2018-2020. Puis, en février 2025, elle a été à nouveau condamnée pour avoir qualifié un kibboutz de « dérive sectaire » sans disposer des preuves nécessaires. Faut-il à nouveau soupçonner les juges d'avoir participé à la conspiration des SLAPP ? "

Ces deux exemples illustrent le contraste entre la réalité juridique et sa présentation publique, selon la perspective de chaque acteur.

Pour faire référence à un « point juridique technique » lorsqu'il décrit l'issue d'un appel, ou pour décrire deux condamnations confirmées par les tribunaux comme « de simples ajustements administratifs », est en fin de compte un jeu de mots. Ce n'est ni illégal ni inhabituel dans le débat public : chacun a le droit de défendre son point de vue, de choisir ses mots et d'opter pour le récit qui lui semble le plus pertinent.

Cependant, ce qui nous a poussés à écrire cet article n'est pas la simple utilisation de certaines expressions ou nuances de langage. Chacun est libre d'exprimer son interprétation des faits, et c'est précisément l'essence même de la liberté d'expression.

Mais le passage le plus significatif du communiqué de l'UNADFI soulève une autre question tout aussi importante : l'exactitude des citations et l'utilisation de références européennes.

L’Europe au secours de l’UNADFI : rêve ou réalité ?

C'est dans la dernière partie de son communiqué de presse que l'UNADFI introduit une dimension européenne pour appuyer sa position. En voici l'extrait pertinent :

« Des procédures judiciaires abusives visant à intimider des chercheurs, des journalistes ou des ONG dédiées à la prévention des dérives sectaires ont été clairement identifiés par le Parlement européen, qui a récemment légiféré contre les poursuites SLAPP.

Le rapport du Parlement de 2021, suivi d'une directive en 2024, met en garde contre les risques de l’instrumentalisation du droit par certains groupes à visées spirituelles ou idéologiques. "

Première partie de ce passage : rien à signaler ici sur la nature du litige, qui fait partie du débat normal.

Toutefois, l’affirmation selon laquelle le Parlement européen a récemment « clairement identifié » procédures judiciaires abusives contre des chercheurs, des journalistes ou des ONG « dédié à la prévention des dérives sectaires » était surprenant, tout comme la référence à une prétendue alerte sur le « instrumentalisation du droit par des groupes ayant des visées spirituelles ou idéologiques. »

Ayant suivi de près les débats européens sur les « poursuites stratégiques contre la participation publique » (SLAPPs), et après une vérification minutieuse des textes européens, CAP Liberté de Conscience peut confirmer qu’aucune référence de ce type n’existe dans la législation ou les rapports européens.

Ce que disent réellement les textes européens :

La résolution du Parlement européen du 11 novembre 2021 et la directive de 2024

Pour résolution du 11 novembre 2021 sur le renforcement de la démocratie, ainsi que de la liberté des médias et du pluralisme dans l'Union, déclare :

Dans sa résolution du 11 novembre 2021 sur le renforcement de la démocratie, de la liberté et du pluralisme des médias dans l'Union, le Parlement européen a appelé la Commission à proposer un ensemble de mesures législatives, tant souples que contraignantes, pour faire face au nombre croissant de poursuites stratégiques contre la participation du public (« SLAPP ») visant des journalistes, des organisations non gouvernementales (ONG), des universitaires et la société civile dans l'Union. Le Parlement a exprimé la nécessité de mesures législatives dans les domaines du droit procédural civil et pénal, telles qu'un mécanisme de rejet anticipé des poursuites civiles abusives, le droit à l'indemnisation intégrale des frais exposés par le défendeur et le droit à une indemnisation pour préjudice. La résolution du 11 novembre 2021 incluait également un appel à une formation adéquate des juges et des praticiens du droit sur les SLAPP, un fonds spécifique pour fournir un soutien financier aux victimes de SLAPP et un registre public des décisions de justice sur les affaires SLAPP. En outre, le Parlement a appelé à la révision du règlement (UE) n° 1215/2012 du Parlement européen et du Conseil (3) et du règlement (CE) n° 864/2007 du Parlement européen et du Conseil (4) afin de prévenir le « tourisme de la diffamation » ou le « forum shopping ». (Texte officiel PDF)

À aucun moment cette résolution ne vise spécifiquement la prévention des dérives sectaires, ni ne mentionne des groupes "à des fins spirituelles ou idéologiques ». Le champ d’application couvre : les journalistes, les ONG, les universitaires et la société civile.

Que peut-on trouver dans la résolution sur la démocratie de 2021 ?

Sous le titre "Discours de haine", la résolution stipule :

« 11. Souligne que ces dernières années, les discours de haine et la discrimination dans les médias, en ligne et hors ligne, ainsi que la cyberviolence, se sont généralisés à l'encontre des journalistes, des ONG, des universitaires, des défenseurs des droits et d'autres acteurs de la société civile, notamment ceux qui défendent les droits des personnes LGBTIQ, les questions d'égalité des sexes, la religion ou les convictions, menaçant ainsi la liberté des médias, la liberté d'expression, d'information et de réunion, ainsi que la sécurité publique ; rappelle que les discours de haine en ligne peuvent inciter à la violence hors ligne ; rappelle la nécessité de promouvoir le code de conduite de la Commission sur la lutte contre les discours de haine illégaux en ligne ; souligne que les femmes journalistes subissent les mêmes pressions que leurs collègues pour des questions liées au contenu, mais sont plus souvent victimes de violences et de harcèlement sexuels ; » (Texte officiel en ligne)

Là encore, la résolution ne vise ni à empêcher les dérives sectaires, ni l’instrumentalisation de la loi par des groupes spirituels ou idéologiques. Il mentionne même explicitement la nécessité de protéger la liberté de religion ou de conviction : un signe que le pluralisme des idées, y compris religieuses, est précisément l’une des valeurs à préserver, et non à restreindre.

La recommandation du Conseil de l'Europe d'avril 2024

Enfin, en avril 2024, le Conseil de l’Europe a publié ses propres recommandations sur la lutte contre l’utilisation abusive des SLAPP (Lien officiel).

Ce texte promeut la protection du débat public et de la liberté d'expression face aux pratiques judiciaires abusives. Là encore, il n'est fait aucune référence à la prévention des dérives sectaires ni au ciblage des groupes spirituels.

Une distorsion ou une erreur ?

Au vu de ces textes, il apparaît que le langage de l'UNADFI constitue, à tout le moins, une interprétation « très libre » des références européennes utilisées. En réalité, ni la directive européenne sur les poursuites-bâillons ni les résolutions parlementaires que nous avons observées ne désignent les associations anti-sectes ou les soi-disant « associations anti-sectes ». "spirituel" groupes en tant que cibles spécifiques ou objets de réglementation.

En revanche, la protection que nous recherchons s’applique à tous ceux qui participent au débat public, sans discrimination fondée sur le domaine d’action – qu’il s’agisse de la défense des droits fondamentaux, de la liberté de la presse, de l’égalité des sexes, de la lutte contre les discriminations ou de la liberté de croyance.

Le débat sur la pertinence d’une formule plutôt que d’une autre, ou les divergences d’opinion sur la réalité factuelle d’une procédure, sont des éléments essentiels de la démocratie et ne portent en rien atteinte au droit de chaque partie de défendre ou de critiquer une interprétation particulière.

Or, détourner ou instrumentaliser les textes européens pour justifier une position ou une légitimité qui ne s’y trouve pas expose inévitablement ceux qui tentent de le faire à voir leurs propos relativisés, voire remis en question.

Rigueur pour tous

On peut tirer une leçon simple de cet exemple : il est essentiel de vérifier chaque information, quelle qu’en soit la source – ONG indépendante, grande association financée par l’État ou institution d’intérêt public.

La vigilance est d'autant plus essentielle que certaines associations, comme l'UNADFI, bénéficient d'un accès privilégié à de nombreuses institutions (délégations ministérielles, formations de magistrats, campagnes de sensibilisation dans l'administration, etc.). Dans ce contexte, l'exemplarité et la rigueur dans l'utilisation des arguments européens ou internationaux doivent être de mise.

Cela reflète-t-il la stratégie de communication de certaines associations vouées à la lutte contre les antisectes, ou s’agit-il simplement d’une lecture approximative des textes ?
Il nous appartient à tous de nous faire notre propre opinion. La liberté d'expression, même dans ses contradictions, est toujours renforcée lorsqu'elle repose sur un respect scrupuleux des faits.

L’objectif de cet article est de contribuer à la qualité du débat public, en rappelant la nécessité d’une information précise et contrôlée, quelle que soit la sensibilité ou la position de ses auteurs. Pour tous, exercer son esprit critique est la meilleure garantie d’un débat authentique et équilibré.

Ressources et références :

1.La procédure-bâillon, la nouvelle excuse de la MIVILUDES et consorts – Article du 16 avril 2025, CAP Liberté de Conscience

2.Communiqué de presse de l'UNADFI, 28 avril 2025

3.Résolution européenne du 11 novembre 2021

4.Texte officiel sur les poursuites-bâillons, directive européenne 2024

5.Recommandations du Conseil de l'Europe, avril 2024

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