Les citoyens se tournent souvent vers le Parlement européen pour demander ce que fait l'Union européenne (UE) pour lutter contre la désinformation et l'"infodémie".
Un nombre croissant de gouvernements, ainsi que d'acteurs non étatiques étrangers et nationaux tels que les mouvements extrémistes, utilisent des techniques de plus en plus sophistiquées, notamment des algorithmes, l'automatisation et l'intelligence artificielle pour diffuser la désinformation (c'est-à-dire des informations délibérément trompeuses) en Europe. Avec la guerre en Ukraine, les acteurs étrangers et notamment russes s'immiscent de plus en plus dans les médias et sur les réseaux sociaux. L'un de leurs principaux objectifs est de semer la confusion et de polariser la société, sapant ainsi la démocratie. L'UE a intensifié ses efforts pour protéger ses processus démocratiques contre la manipulation.
Mesures prises par le Parlement européen
Le Parlement européen a toujours plaidé en faveur d'une réponse européenne commune à la désinformation et a appelé à davantage de ressources pour lutter contre la désinformation dans les pays de l'UE et son voisinage. Il l'a fait par le biais de ses pouvoirs budgétaires, ainsi que par le biais d'auditions et de résolutions (de plus amples détails sont disponibles ici).
Dans un RAPIDE de mars 2022, sur la base des travaux d'une commission spéciale sur l'ingérence étrangère dans tous les processus démocratiques de l'Union européenne, y compris la désinformation (INGÉ), le Parlement reconnaît que le manque de sensibilisation et de contre-mesures de l'UE la rend attrayante pour l'ingérence d'acteurs étrangers malveillants, mettant en danger la démocratie. Il demande donc :
- une stratégie commune et une série de mesures spécifiques, telles que l'interdiction des chaînes de propagande russes et l'obligation pour les plateformes de faire leur part pour réduire la manipulation et l'interférence de l'information,
- plus de financement public pour les médias indépendants, pluralistes et largement diffusés et les institutions de vérification des faits,
- empêcher les acteurs étrangers d'embaucher d'anciens politiciens de haut niveau.
En mars 2022, le Parlement a créé une nouvelle commission spéciale sur les ingérences étrangères (INGE2). La commission identifiera les lacunes de la législation de l'UE qui pourraient être exploitées à des fins malveillantes. Il aura un an pour présenter ses recommandations.
L'équipe anti-désinformation du Parlement européen surveille et analyse la désinformation, coopère avec d'autres institutions et la société civile et organise des activités de formation et de sensibilisation. L'unité peut être contactée au [email protected]. Le Parlement a également une page web sur 'Comment lutter contre la désinformation' et partage des recherches internes ainsi que des informations sur l'éducation aux médias et des sources fiables via ses canaux de médias sociaux.
Mesures prises par l'UE dans son ensemble
2018 de l'UE plan d'action contre la désinformation et la 2020 Plan d'action européen pour la démocratie ont résulté :
- plus de soutien, y compris le financement et la formation, pour un journalisme de qualité et l'éducation aux médias,
- a code de pratique sur la désinformation (voir Questions et réponses) entre les principaux réseaux sociaux, plateformes en ligne et annonceurs. Les signataires s'engagent à appliquer les meilleures pratiques contre la désinformation, à supprimer les faux comptes et à rendre compte de leurs actions. En mai 2021, la Commission a publié des orientations pour renforcer ce code – plus d'informations dans ce communiqué de presse),
- a loi sur les services numériques, proposé par la Commission européenne en décembre 2020. Celui-ci vise à créer un espace numérique plus sûr dans lequel les droits fondamentaux de tous les utilisateurs de services numériques sont protégés (plus d'informations ici).
- le Projet InVID (Qui veut dire 'En vidéo veritas' – ou 'En vidéo, il y a du vrai'), en partie financé par l'UE. Le projet vise à s'attaquer au problème des fausses vidéos sur les réseaux sociaux, qui diffusent des théories du complot et d'autres mensonges. La plateforme permet aux utilisateurs d'effectuer une recherche d'image inversée des vidéos pour détecter si les images ont été utilisées dans un contexte différent et/ou manipulées.
- un observatoire social de la désinformation et de l'analyse des médias sociaux soutenu par l'UE (SOMA), rassemblant des organismes européens de vérification des faits et des chercheurs pour lutter contre la désinformation.
Mesures prises par le Conseil européen
Face à la menace des campagnes de désinformation du Kremlin, l'UE a mis en place un 'Groupe de travail East Strat Com' en mars 2015. Le groupe de travail expose les fausses déclarations d'acteurs proches de la Russie qui cherchent à saper l'UE et gère un site de démystification appelé 'EUvsDésinfo'.
Lectures complémentaires
- Comment repérer quand les nouvelles sont fausses, graphique animé disponible dans toutes les langues de l'UE, Service de recherche du Parlement européen (EPRS), février 2019
- Le 'magaphone' de désinformation de Trump : conséquences, premières leçons et perspectives, Briefing, Service de recherche du Parlement européen (EPRS), février 2021
- Ingérence étrangère dans les démocraties, Topical Digest, Commission spéciale sur l'ingérence étrangère dans tous les processus démocratiques de l'Union européenne, y compris la désinformation (INGE), septembre 2020
- Le pouvoir aigu du savoir : ingérence autoritaire étrangère dans le milieu universitaire, Étude, Service de recherche du Parlement européen (EPRS), décembre 2019
- Réguler la désinformation avec l'intelligence artificielle, Étude, Service de recherche du Parlement européen (EPRS), mars 2019
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