« Séparatisme » islamique – PARIS – Le président Emmanuel Macron, tentant de débarrasser la France de ce que les autorités appellent une « société parallèle » de musulmans radicaux prospérant en dehors des valeurs de la nation, a présenté vendredi une série de mesures dans un projet de loi qui perturberait l'éducation, les finances et autres moyens d'endoctrinement des personnes vulnérables.
Macron a inventé le terme «séparatisme» pour décrire la pègre qui prospère dans certains quartiers de France où les musulmans avec une vision radicale de leur religion prennent le contrôle de la population locale pour inculquer leurs croyances.
Macron a souligné dans un discours que stigmatiser les musulmans français tomberait dans un "piège" tendu par les radicaux. Il reprochait à la France elle-même d'organiser la « ghettoïsation » d'une population qui pourrait facilement être la proie des prêches de ceux dont le but est de substituer leurs lois à celles de la nation et rappelait que la laïcité est le « ciment » de la France.
Il s'est exprimé aux Mureaux, une ville ouvrière à l'ouest de Paris, après avoir rencontré le maire, François Garay, qui est largement crédité de projets de construction qui contribuent à intégrer la population musulmane dans le courant dominant. Il a déclaré que 70 personnes de la région des Yvelines, où se trouve la ville, se sont rendues en Syrie et en Irak.
Macron a prononcé son discours alors qu'un procès est en cours à Paris pour les attentats meurtriers de janvier 2015 contre le journal satirique Charlie Hebdo et un supermarché casher par des extrémistes islamistes d'origine française. La semaine dernière, un homme du Pakistan a poignardé deux personnes près des anciens bureaux de Charlie Hebdo en colère contre sa publication de caricatures du prophète Mahomet. Macron a noté les deux cas.
Le président a présenté un plan en cinq points visant à bouleverser le monde qui permet à ceux qui promeuvent un islam radical de prospérer, notamment via des associations ou des écoles à domicile qui infusent les membres et les étudiants dans l'idéologie radicale.
La France a la plus grande population musulmane de l'Ouest Europe avec jusqu'à 5 millions de membres, et l'Islam est le numéro 2 du pays religion.
Le projet de loi proposé, qui irait au Parlement au début de l'année prochaine, obligerait tous les enfants à partir de 3 ans à fréquenter des écoles françaises et n'autoriserait l'enseignement à distance que pour des raisons médicales. Les associations, qui reçoivent des financements de l'État, seraient rendues responsables de leurs dépenses, de leurs dirigeants parfois invisibles et seraient obligées de rembourser les fonds détournés.
Macron a qualifié les écoles françaises de « cœur de la laïcité [où] les enfants deviennent citoyens ».
Les autorités affirment que le vecteur pour inculquer aux musulmans une idéologie extrémiste était autrefois la mosquée mais, aujourd'hui, le principal vecteur est l'école.
Les mesures proposées concernent néanmoins les mosquées, qui, selon Macron, font parfois l'objet de prises de contrôle hostiles, ainsi que les imams pour maintenir les maisons de prière et les prédicateurs hors du contrôle des personnes qui utilisent la religion à leurs propres fins.
« Dans quelques jours, vous pouvez voir des islamistes radicaux… prendre le contrôle d'associations [qui dirigent des mosquées] et de toutes leurs finances. Cela ne se reproduira plus », a déclaré le président français.
"Nous allons installer un système anti-putsch, très robuste, dans la loi", a déclaré Macron sans plus de détails.
Le projet de loi, qui doit être envoyé aux chefs religieux pour examen ce mois-ci, prévoit également de mettre fin progressivement à la pratique de longue date consistant à importer des imams d'ailleurs, notamment de Turquie, d'Algérie et du Maroc, et de former à la place des imams en France pour y assurer suffisent. Une organisation musulmane qui sert d'intermédiaire officiel aux dirigeants français doit participer au projet.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris a mis en garde contre le mélange de tous les musulmans de France avec la « question du séparatisme ».
"Pour ceux qui laissent croire que l'islam est l'islamisme, et inversement, il y a bien une distinction entre la religion musulmane et l'idéologie islamiste", écrit Chems-Eddine Hafiz dans un commentaire du journal Le Monde.
Cependant, le recteur a apporté son soutien à l'initiative - à condition qu'elle ne soit pas utilisée comme gadget de communication.
Pour Macron, une version perverse de la religion a pénétré la société française, y compris les services publics, de l'aéroport Paris Charles de Gaulle au système de transport. Il a déclaré que certains chauffeurs de bus interdisaient aux femmes portant des jupes courtes de monter à bord.