Le gouvernement français a conclu un accord avec la Commission européenne permettant à Paris d'injecter de l'argent frais dans le transporteur national, Air France, dont les finances s'effondrent sous l'impact des restrictions liées aux coronavirus.
L'annonce de l'accord de principe a été faite dimanche par Bruno Le Maire, le ministre français de l'Economie.
Paris est engagé depuis plusieurs semaines dans d'intenses discussions avec la Commission européenne, en vue de sécuriser l'avenir de la compagnie aérienne nationale.
La Commission s'efforce de garantir que les aides d'État ne confèrent pas aux entreprises un avantage déloyal.
L'Etat français détient une participation de 14% dans Air France. La compagnie a souffert, comme les compagnies aériennes du monde entier, d'une énorme réduction du trafic passagers à la suite de la pandémie de Covid.
Les pertes d'Air France en 2020 sont estimées à sept milliards d'euros.
Une aide d'État coûtera des droits d'atterrissage à Air France
Bruno Le Maire n'a pas indiqué le montant de l'aide accordée à Air France dans le cadre de l'accord européen, précisant que les détails seront réglés avec la compagnie.
La haute direction de la compagnie aérienne doit se réunir lundi pour confirmer son acceptation - de principe - de l'accord européen.
En échange d'une aide financière accrue, Air France a accepté de céder "un certain nombre" de ses créneaux d'atterrissage à l'aéroport de Paris Orly.
Selon les règles de l'UE, tout gouvernement accordant plus de 250 millions d'euros d'aide à une entreprise « puissante sur le marché » devait proposer des mesures supplémentaires pour préserver la concurrence.
La compagnie aérienne rivale Ryanair, Europe, le plus grand transporteur en termes de nombre de passagers, a critiqué les précédentes aides d'État françaises à Air France, affirmant qu'elles faussent la concurrence.
'Très bonne nouvelle pour le secteur aéronautique français'
Le ministre Le Maire a qualifié l'accord avec la Commission de « très bonne nouvelle pour Air France, et pour l'ensemble du secteur aérien français », ajoutant que les négociations avaient été « ardues ».
Le ministre a refusé de dire combien de créneaux à Orly Air France devrait abandonner, mais a déclaré que ce serait moins que les 24 initialement demandés par la Commission.
Le gouvernement français a déjà apporté "beaucoup d'aide" à Air France pour lui permettre de traverser la crise du Covid, avec une somme initiale de 7 milliards d'euros. L'État "ne signera pas de chèque en blanc" cette fois-ci, a déclaré Le Maire.
« Il y a des dizaines de milliers d'emplois concernés. Air France est stratégique pour notre pays », a déclaré le ministre.
Mais le transporteur doit devenir plus compétitif et continuer à réduire les émissions de dioxyde de carbone, a-t-il insisté.
"Le contribuable fait un effort, et Air France doit aussi faire un effort", a ajouté Le Maire.