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Vendredi, Avril 26, 2024
SantéRelancer les hostilités anti-sectes françaises pour soutenir la politique de l'État contre le Covid 19

Relancer les hostilités anti-sectes françaises pour soutenir la politique de l'État contre le Covid 19

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Patricia Duval
Patricia Duval
Avocat aux droits de l'homme, membre du comité scientifique de la FOB Paris

Par Patricia Duval avocate et membre du Barreau de Paris

Le 9 avril 2021, la déléguée à la citoyenneté de la ministre de l'Intérieur, Marlène Schiappa, a accordé une interview sur France Info annonçant une relance vigoureuse de la MIVILUDES, la mission interministérielle de veille et de lutte contre les dérives sectaires. qui relève désormais du ministère de l'Intérieur.

Après une disparition progressive de la Mission ces dernières années, notamment depuis 2015 où la priorité a été donnée à la lutte contre le terrorisme islamiste, Marlène Schiappa a désormais décidé de multiplier son budget par dix pour atteindre un montant de 1 million d'euros par an.

L'explication qu'elle a donnée était que "de nouveaux gourous de la santé sont apparus sur Internet, avec de prétendus remèdes miracles contre le Covid-19" et que plus de 500 nouveaux petits groupes ont vu le jour suite à cette tendance.

Hostilités anti-sectes en soutien à la médecine conventionnelle

Il est à noter que les thérapies non conventionnelles ont été qualifiées de « déviances sectaires » («dérives sectaires”) et inclus dans les objectifs de la MIVILUDES depuis 1996.

Dans le cadre de la lutte contre les « déviances thérapeutiques sectaires », le Conseil National de l'Ordre des Médecins a été invité à rejoindre le Conseil Consultatif de la MIVILUDES depuis sa création en 2002.

Dans son Manuel sur la santé et les déviances cultuelles publié en 2012, la MIVILUDES aborde la question des « pratiques thérapeutiques non conventionnelles ».

Selon la MIVILUDES, ces pratiques, qu'elles soient pratiquées par des médecins ou des non-médecins, ont en commun le fait qu'elles ne sont pas « scientifiquement reconnues par la médecine conventionnelle et donc ne sont pas enseignées lors de la formation des praticiens de santé ».

La MIVILUDES a expliqué que «les déviances thérapeutiques deviennent sectaires lorsqu'elles tentent de faire adhérer le patient à une croyance, une nouvelle façon de penser ».

Par conséquent, le critère pour être étiqueté « sectaire » est « croyance déviante », « pensée déviante ». Le Manuel cite un certain nombre de « situations à risque », telles que les retraites de remise en forme ou le nettoyage au jus de légumes de Rudolf Breuss. 

En mars 2004, une conférence intitulée « Health and Undue Cultic Influences » a été organisé par GEMPPI, un groupe anti-sectes subventionné par l'Etat français, à Marseille, dans le sud de la France.

Le secrétaire général honoraire du Conseil national de l'Association des médecins a prononcé un discours lors de la conférence sur la façon dont ils ont été confrontés aux sectes et leurs relations avec des pratiques médicales non prouvées.

En France, le Conseil médical se voit confier, par l'État, le rôle de « mission de service public » avec des fonctions administratives et juridictionnelles à l'égard des médecins en exercice.

A ce titre, ils envoient des informations substantielles aux médecins et aux professionnels de santé sur les dangers des pratiques « déviantes ».

S'agissant des professionnels de santé tentés par la « médecine ésotérique », la compétence disciplinaire du Conseil médical peut être activée lorsque les pratiques des médecins ne sont pas conformes au Code de déontologie médicale, notamment l'article 39 du Code de déontologie : « Les médecins peuvent ne pas présenter un recours ou une procédure frauduleuse, insuffisamment prouvée comme étant bénéfique pour la santé d'un patient ou de sa famille ».

En outre, le représentant du Conseil médical a souligné que les activités répréhensibles des « sectes », qu'elles impliquent ou non un médecin, peuvent être déférées aux tribunaux, pénaux et civils.

On peut alors se demander pourquoi d'autres actions seraient nécessaires de la part de la MIVILUDES et des groupes anti-sectes dans ce domaine.

La réponse a été donnée au cours du même discours. Selon le représentant du Conseil, l'étude des plaintes déposées devant les juridictions professionnelles concernant des pratiques médicales néfastes résultant de déviances cultuelles amène à considérer deux aspects :

  • Les plaintes sont rares et émanent rarement des victimes elles-mêmes. Le plus souvent, ils découlent d'informations apportées par leurs familles et amis.
  • Il ne s'agit généralement pas de plaintes spécifiques, mais souvent préoccupantes en raison du caractère relativement systématique des pratiques néfastes exposées dans l'idéologie du mouvement sectaire concerné.

Ainsi, on comprend que les adeptes de telles pratiques se plaignent rarement car ils ont librement choisi de suivre des traitements non conventionnels – la loi du 4 mars 2002 garantit le droit des patients de choisir ou de refuser certains traitements.

Cependant, le Conseil médical peut enquêter et prendre des mesures sur la base des dénonciations de parents ou d'amis en désaccord ou inquiets du choix de certaines thérapies.

L'inclusion des thérapies non conventionnelles dans la campagne anti-sectes et l'implication du Conseil médical dans des conférences où de telles pratiques sont stigmatisées semblent alors relever davantage d'un combat idéologique que de la défense des victimes.

Une nouvelle circulaire pour accroître la répression des « remèdes non prouvés »

Afin de lutter contre les « nouveaux gourous de la santé » avec de « prétendus remèdes miracles contre le Covid-19 », la déléguée à la Citoyenneté du ministre de l'Intérieur, Marlène Schiappa, a diffusé le 2 mars une nouvelle circulaire à tous les cadres de police.nd, 2021 amplifiant la « politique française de lutte contre les dérives sectaires ».

Il donne des instructions pour détecter les « situations à haut risque », sur la base des signalements reçus de « personnes liées à des personnes soumises à l'influence indue de groupes sectaires, ou en passe de l'être, qui pourraient être inquiètes et faire part de leurs inquiétudes : famille, voisins , amis, enseignants ou collègues, professionnels de santé, travailleurs sociaux, culturels, sportifs ou de loisirs, etc.

Le « signalement » d'une personne a pour but, selon le ministre, « d'assurer, le cas échéant, sa protection et celle de la société ». Elle précise que « les règles du secret professionnel ne sont pas systématiquement incompatibles avec le signalement d'une situation problématique identifiée ».

Le ministre considère apparemment que les professionnels de santé peuvent être dispensés des règles du secret professionnel et faire de telles dénonciations, alors même que la violation du secret professionnel est passible de sanctions pénales.

Selon elle, la politique fondée sur les dénonciations s'inscrit dans la « lutte contre toutes les formes de séparatisme ».

Les déviances sectaires sont alors considérées comme aussi dangereuses que d'autres formes de séparatisme, comme l'extrémisme islamique violent, que la nouvelle loi actuellement en cours de procédure législative vise à contrer.

C'est pourquoi elle recommande d'appliquer l'article 212-1 du code de la sécurité intérieure qui permet la dissolution des groupes de combat et des milices privées par l'exécutif.

La circulaire donne également instruction de renvoyer systématiquement aux procureurs les cas signalés de « simple soupçon de pratiques déviantes ».

Elle recommande d'utiliser les fichiers de la MIVILUDES (constitués de dénonciations et d'articles de presse désobligeants) pour « enrichir les rapports transmis aux autorités judiciaires ».

Non seulement cette ingérence de l'Exécutif (MIVILUDES) dans le Judiciaire porte atteinte aux droits fondamentaux, mais l'instruction de poursuivre les « simples soupçons » de « pratiques déviantes » pose un problème grave en raison du flou et du caractère arbitraire introduits par cette notion.

Une déviance sectaire est définie dans la Circulaire comme une entreprise visant à porter atteinte à la liberté de pensée, d'opinion ou de religion qui porte atteinte à l'ordre public, aux lois et règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l'intégrité de la personne.

Elle se caractérise par la mise en œuvre par un groupe organisé ou un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques visant à créer, maintenir ou exploiter un état de sujétion psychologique ou physique en privant les individus d'une partie de leur libre arbitre, avec des conséquences préjudiciables pour eux, leurs proches ou la société.

Ainsi, les « gourous de la santé » peuvent être accusés de créer un état d'assujettissement psychologique et de priver leurs adeptes de leur libre arbitre lorsqu'ils promeuvent un traitement non conventionnel du Covid-19.

Un moyen simple de se déplacer librement choix de traitement

Le concept de perte du libre arbitre pour les adultes ayant une pleine capacité mentale qui font simplement le choix d'utiliser des recours qui ne sont « pas politiquement corrects » contredit les fondements fondamentaux du droit civil. Il s'agit d'une invalidation du libre choix en matière de santé. 

Il semble alors que l'étiquette « sectaire » n'est rien de plus qu'un moyen détourné de discréditer les solutions alternatives de santé malvenues (par l'État) proposées par certains praticiens de santé les accusant d'exercer une « influence indue » sur le public.

La France a adopté la loi de 2002 pour garantir les droits des patients et notamment la liberté de choix de leur traitement.

Qualifier de « sectaires » les traitements non souhaités par les autorités françaises afin que leurs auteurs soient poursuivis même en l'absence de plaignants ne semble rien de plus qu'un moyen de contourner le libre choix des patients en la matière.

La résurgence des hostilités anti-sectes contre les « gourous de la santé » qui proposent des « remèdes miracles » pour le Covid-19 apparaît davantage comme un geste politique à un moment où les choix du gouvernement quant à la gestion de la pandémie font l'objet d'une polémique majeure.

Patricia Duval est avocate et membre du Barreau de Paris. Elle est diplômée en droit public de La Sorbonne Université et spécialisée en droit international des droits de l'homme. Elle a défendu les droits des minorités de religion ou de conviction au niveau national et international pour une, et devant des institutions internationales telles que la Cour européenne des droits de l'homme, le Conseil de l'Europe, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, l'Union européenne , et les Nations Unies. Elle a également publié de nombreux articles scientifiques sur la liberté de religion ou de conviction.


Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.

Conseil d'orientation.

Pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique (PNCAVT).

« La dérive thérapeutique devient sectaire lorsqu'elle essaie de faire adhérer le patient à une croyance, à un nouveau mode de pensée. » Guide Santé et dérives sectaires page 13.

Santé et entreprises sectaires.

Groupe pour l'Etude des Mouvements de Pensée pour la Prévention de l'Individu, Groupe d'étude sur les mouvements de pensée pour la prévention de l'individu.

Loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des patients et à la qualité du système de santé

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