SUÈDE, 21 février – Je voudrais tout d'abord remercier la présidence française d'avoir accueilli cette importante conférence. Et un merci particulier à Éric Dupond-Moretti pour m'avoir invité à prendre la parole.
Il y a vingt ans, l'Union européenne faisait ses premiers pas vers une toute nouvelle manière de coopérer en matière pénale.
Les thèmes de cette conférence, Eurojust et le mandat d'arrêt européen, se sont révélés être des outils très importants dans la lutte contre la criminalité grave et transfrontalière.
Le travail précieux d'Eurojust et son soutien aux forces de l'ordre ne peuvent être surestimés.
Et le mandat d'arrêt européen a ouvert la voie à une coopération fondée sur le principe de la reconnaissance mutuelle. Au fil des ans, nous avons adopté plusieurs actes juridiques fondés sur ce principe. Certains sont appliqués fréquemment, tandis que d'autres pourraient nécessiter un peu plus d'attention.
La coopération fondée sur ce principe est de la plus haute importance dans la lutte contre la criminalité grave et transfrontalière, ainsi que dans l'exécution des décisions et jugements définitifs, tels que les peines privatives de liberté, les amendes et les ordonnances de confiscation.
Pour une coopération judiciaire qui fonctionne bien, je voudrais souligner trois aspects qui sont particulièrement importants.
Premièrement, nos tribunaux et autorités compétentes doivent être davantage sensibilisés aux opportunités dans ce domaine de coopération. Ils doivent se familiariser avec les obligations découlant de ces actes juridiques et avec la jurisprudence de la Cour de justice européenne. Cela pourrait être fait par plus d'information et de formation.
Deuxièmement, la coopération doit être simple et efficace. Les délais doivent être respectés. Les barrières linguistiques doivent être supprimées dans la mesure du possible. Des procédures et des certificats normalisés devraient être élaborés. La complexité des procédures et les barrières linguistiques peuvent expliquer pourquoi certains instruments sont moins appliqués que d'autres. Nous sommes allés loin, mais nous pouvons faire plus.
Le dernier aspect, crucial, est que la coopération suppose une confiance mutuelle. Nous devons respecter les différences de chacun. Mais tous les États membres doivent également respecter les principes fondamentaux qui sont à la base de l'Union européenne. Les principes de l'État de droit en font évidemment partie. Et les libertés et les droits des individus ne doivent jamais être mis de côté. Chaque fois qu'une décision ou un arrêt est remis en cause par une autorité d'exécution en référence à des principes fondamentaux, par exemple dans la Charte de l'UE, est fondamentalement un échec. Notre objectif devrait être que ces questions ne se posent jamais.
Au cours des 20 dernières années, beaucoup de travail a été fait. Et nous devrions être fiers de ce que nous avons accompli ensemble. Cependant, nous devons continuer. Beaucoup de travail reste.
Par exemple, nous devons élargir le champ de la coopération. Le cyberespace est l'un de ces domaines. Nos organismes chargés de l'application de la loi ont besoin de preuves électroniques ne peuvent être sous-estimés. Un autre domaine est la transmission des procédures. Un cadre juridique clair pour une telle coopération donnerait à nos autorités répressives un autre outil important.
De nombreux défis nous attendent. Cependant, je promets que la Suède contribuera à ce travail de toutes les manières possibles, notamment au cours de notre prochaine présidence.
Encore une fois, merci de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole à cette conférence et sur ses sujets importants.