Dans son message pour la Journée, le chef de l'ONU, António Guterres, a qualifié la traite des êtres humains de "violation odieuse des libertés et droits fondamentaux de l'homme". Il a déclaré que ce crime exploite la vulnérabilité et prospère en période de conflit et d'instabilité, avec de plus en plus de personnes ciblées aujourd'hui.
"La majorité des victimes détectées sont des femmes et des enfants, dont beaucoup souffrent de violence brutale, de travail forcé et d'horribles exploitations et abus sexuels", a déclaré le Secrétaire général, notant que les trafiquants continuent d'opérer en toute impunité et que leurs crimes ne reçoivent "pas presque assez d'attention.
« Nous devons renforcer l'application de la loi pour traduire en justice les criminels qui marchandisent les êtres humains. Et nous devons faire plus pour aider les survivants à reconstruire leur vie », a-t-il ajouté, appelant à des efforts conjoints pour « construire un monde où personne ne pourra jamais être acheté, vendu ou exploité ».
Intensifier les efforts de lutte contre la traite
Selon le Rapport mondial 2022 sur la traite des personnes, publié par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (L'ONUDC), plus de 50 % des cas de traite des êtres humains sont signalés par des victimes ou leurs familles, les autorités s'efforçant de détecter et de protéger les victimes de la traite, ce qui constitue une nouvelle tendance préoccupante par rapport aux années précédentes.
Les résultats montrent également que les femmes et les filles, qui représentent environ 60 % des victimes détectées, sont plus susceptibles de subir l'exploitation sexuelle et des niveaux plus élevés de violence de la part de leurs ravisseurs, tandis que les hommes et les garçons sont de plus en plus exploités pour le travail forcé et activités criminelles.
La campagne pour la Journée mondiale contre la traite des personnes 2023, dirigé par l'ONUDC, vise à sensibiliser aux évolutions et tendances inquiétantes actuelles, en demandant aux gouvernements, aux forces de l'ordre, aux services publics et à la société civile de renforcer la prévention, d'identifier et de soutenir les victimes et de mettre fin à l'impunité.
Un crime à la vue de tous
Des millions de victimes de la traite des êtres humains passent inaperçues dans le monde, même si beaucoup se promènent parmi nous chaque jour - au coin des rues, sur les chantiers de construction, ou dans les usines et les lieux publics.
La spécificité de ce crime est telle que de nombreuses victimes ne peuvent pas appeler à l'aide, a déclaré l'ONUDC. N'ayant aucun statut légal dans un pays où elles viennent à la recherche d'une vie meilleure, les victimes sont enchaînées par les fausses promesses des trafiquants.
"La traite des êtres humains est un crime qui se cache non seulement dans l'ombre mais à la vue de tous", a déclaré la Directrice exécutive de l'ONUDC, Ghada Waly, dans son message vidéo pour la Journée.
Elle a appelé à intensifier les efforts pour atteindre chaque victime de la traite, notamment en renforçant la détection, en enquêtant sur les affaires et en poursuivant les criminels impliqués. Des mesures supplémentaires sont également nécessaires pour identifier, aider et soutenir les survivants.
Cela peut être réalisé grâce au travail consolidé de tous les secteurs de la société - des soins de santé aux services sociaux en passant par l'application de la loi, a-t-elle déclaré.
"Le grand public peut également aider, en signalant les activités suspectes et les services susceptibles d'exploiter les victimes de la traite, tandis que la voix de la société civile est cruciale pour sensibiliser, mobiliser et apporter un soutien à ceux qui en ont besoin", a ajouté le chef de l'ONUDC.
