Le Parlement européen a exhorté l'UE à imposer des sanctions à la Turquie après que le président Tayyip Erdogan s'est rendu ce mois-ci dans la région séparatiste turque au nord de Chypre divisée.
Avec 631 voix pour, trois contre et 59 abstentions, le parlement a adopté une résolution non contraignante en faveur du membre de l'UE Chypre exhortant les dirigeants de l'UE à "agir et à imposer des sanctions sévères en réponse aux actions illégales de la Turquie".
La résolution devrait renforcer le soutien à la pression de la France en faveur de sanctions de l'UE contre la Turquie le mois prochain, suite à une menace proférée par le bloc en octobre au sujet d'un différend entre Ankara et les membres de l'UE, la Grèce et Chypre sur les droits de gaz naturel.
La résolution du Parlement a qualifié d'« illégale » l'exploration gazière de la Turquie en Méditerranée orientale.
Paris, en désaccord avec Ankara sur d'autres questions également, n'a pas encore élaboré de sanctions détaillées, mais des diplomates ont déclaré à Reuters que toute mesure ciblerait probablement des domaines de l'économie turque liés à son exploration d'hydrocarbures, tels que le transport maritime, l'énergie et la banque.
"La Turquie sait ce qu'elle doit faire", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian lors d'une audition parlementaire française cette semaine. "Affrontement ou collaboration, c'est à eux de décider."
Chypre a été divisé depuis une invasion turque en 1974 déclenchée par un bref coup d'État d'inspiration grecque. Seule Ankara, qui maintient encore des troupes dans le nord, reconnaît comme illégale une entité sécessionniste déclarée par les Chypriotes turcs.
Erdogan furieux Chypre le 15 novembre en visitant Varosha, une station balnéaire clôturée et abandonnée dans le no man's land depuis 1974. Ankara a soutenu la réouverture partielle de Varosha dans une décision critiquée par les États-Unis, la Grèce et les Chypriotes grecs.