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Vendredi, Avril 26, 2024
OpinionUSA - Russie : comment sortir de l'impasse ?

USA – Russie : comment sortir de l'impasse ?

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Emmanuel Goût
Emmanuel Goûthttps://emmanuelgout.com/
Membre du Comité d'Orientation Stratégique de Geopragma

En décembre dernier, au moment d'un grave regain de tensions entre la Russie et les États-Unis, la fondatrice du think tank français Geopragma, Caroline Galactéros, publiait un appel au niveau européen qui indiquait les conditions possibles d'une pacification durable des relations entre les États-Unis, l'OTAN et la Russie. Depuis, les tensions entre les parties n'ont cessé de monter, principalement autour des questions ukrainiennes, mais aussi au Moyen-Orient.

Quelques jours plus tard, la majeure partie des conditions énoncées dans cet appel se trouvaient sur les tables de négociation, à Genève et à Bruxelles.

Les premiers résultats de ces pourparlers ont été négatifs, tant au niveau bilatéral aux États-Unis qu'au sein de l'OTAN et de l'OSCE. Europe, pour sa part, tenu à l'écart des négociations, n'a pu se contenter d'une posture supplémentaire, qui a trouvé sa quintessence dans la conférence de presse commune Borrell - Le Drian, triste écho de tout ce qui avait été dit précédemment par les participants directs aux négociations .

Une fois de plus, l'Europe, désormais présidée par Emmanuel Macron, est traité comme un simple vassal, et il semble se livrer résolument à ce traitement, victime de ses insuffisances stratégiques structurelles. Emmanuel Macron, récemment interpellé par les Etats-Unis dans l'affaire des sous-marins australiens (un contrat de plusieurs dizaines de milliards a été annulé), est donc confronté au défi d'organiser une Europe géopolitique.

L'Europe n'a que ce qu'elle mérite : son manque de crédibilité et d'indépendance vis-à-vis des « empires », quels qu'ils soient, la prive d'un rôle stratégique dans le monde.

C'est pourtant dans cette crédibilité et cette indépendance que réside la solution pour représenter une réelle valeur ajoutée aux tables de négociation qui visent à définir et gérer les enjeux de notre monde.

Passons brièvement en revue le contexte de ces questions. Provocation réfléchie, Poutine serait-il le Kennedy du XXIe siècle, capable de dire non à une avancée, à la présence sur ses frontières de troupes considérées comme ennemies, comme ce fut le cas lors de la crise cubaine au plus fort du Froid ? Guerre? La réponse est non, à la fois parce que le rapprochement entre les deux personnalités en choquerait plus d'un, et parce qu'on oublie ce que le président américain et Nikita Khrouchtchev incarnaient à l'époque : l'antagonisme, la confrontation permanente de deux visions du monde, deux visions qui les USA et l'URSS ont voulu exporter et imposer, dans des périmètres définis et circonscrits par des murs politiques, militaires, industriels, sociaux, culturels et religieux…

Cependant, l'URSS est morte depuis 30 ans maintenant, malgré le fait que certains Russes et Occidentaux l'ont trouvée un ennemi très "confortable". La Russie n'est pas un remake de l'URSS, la nostalgie ne fait pas l'histoire, celle qui reste à écrire. La Russie ne cherche pas, comme l'URSS, à exporter et à contraindre, mais à faire partie intégrante d'un monde en recherche de nouveaux équilibres, où personne ne devrait s'imposer.

C'est pourquoi l'échec de ce premier round de négociations n'est pas surprenant. Il y a, en nous-mêmes, une véritable révolution culturelle et mentale à entreprendre, pour abandonner ce qui s'apparente encore aux constructions hollywoodiennes et manichéennes inspirées par Yan Flemming, John Le Carré, ou Gérard de Villiers ; échafaudage intellectuel visant à légitimer une réalité fictive, celle d'un monde qui doit jouer ad vitam aeternam les prolongements d'un affrontement supposé fondé.

Un jeu dangereux pour la sécurité de l'Europe et au-delà, pour celle du monde.
On dit souvent que la vocation de l'OTAN était de contrer le Pacte de Varsovie et que la disparition de ce dernier aurait dû entraîner la disparition de l'Alliance, ou du moins, logiquement, une redéfinition de ses ambitions et de sa logique. Ce n'était pas le cas. Au contraire. Les algorithmes mentaux et opérationnels de l'OTAN sont restés basés et calculés sur des modèles projetant la Russie comme ayant les pires intentions, qui étaient celles de l'URSS : ambitions internationalistes d'exportation offensive et imposition d'un modèle socioculturel, économique et politique marxiste, qui a en fait totalement disparu dans la Russie du XXIe siècle. Nous avons changé de siècle, mais malheureusement pas notre façon de penser le monde.

Pourtant, la Russie d'aujourd'hui nous ressemble plus que jamais. Vue de Chine ou d'Asie centrale, c'est une puissance résolument européenne. Personnellement, je pense même qu'il essaie trop de nous copier, car ses identités, ses spécificités, ses économie, sa vie sociale, ses traditions, ses cultures et ses réflexes doivent être analysés dans une logique d'éloge des différences plutôt que d'inspirer une logique de confrontation. Ce pavlovisme analytique est anachronique et regrettable. Cela nous empêche de pouvoir penser à la réalité et à ses possibilités.

Ne transformons pas les questions régionales en problèmes mondiaux. Ce ne sont pas, ce ne sont plus deux visions du monde qui s'affrontent. Ce n'est pas du nazisme contre le monde libre, ce n'est pas du marxisme contre le monde libre. La paix mondiale ne peut plus être l'otage des intérêts régionaux. Le XXIe siècle doit nous pousser à admettre l'existence d'un monde polycentrique qu'il faut stabiliser, un monde où mondialisation ne rime pas avec uniformité mais où elle entretient la richesse des différences au service de nouvelles harmonies géopolitiques.

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