"Elle" s'appelle Ai-Da. Sous ce nom gracieux se cache un robot humanoïde créé par l'artiste britannique Aidan Meller. Ai-Da aurait dû faire partie d'une exposition d'art contemporain tenue à la Grande Pyramide de Gizeh. Au lieu de cela, à son arrivée à l'aéroport du Caire en octobre dernier, elle s'est retrouvée dans les prisons égyptiennes.
Ai-Da est un robot d'apparence humaine très réaliste. Œuvre du spécialiste de l'art contemporain et galeriste Aidan Meller, elle est présentée comme une femme-robot humanoïde capable de créer des œuvres d'art.
Alors qu'elle devait « présenter » en Égypte sa propre œuvre d'art, une sculpture en argile basée sur une revisite de la célèbre énigme que le Sphinx soumet à Œdipe, Ai-Da est tout bonnement arrêtée à l'aéroport du Caire. et détenu. Sans accès à son chargeur électrique, dit The Times.
La raison de la colère ou de l'excès de zèle des douaniers égyptiens méfiants ? Selon Aidan Meller, tel que rapporté par The Guardian, les gardes-frontières ont arrêté Ai-Da pour avoir porté un modem et avoir des caméras dans les yeux, utilisées pour dessiner et peindre. Les douaniers égyptiens semblaient craindre qu'Ai-Da ne fasse partie d'un "complot d'espionnage", face à ce curieux outil informatique élaboré, indique The Guardian.
"Je peux renoncer aux modems, mais je ne peux pas vraiment lui arracher les yeux", a ironisé le créateur de ce robot placé en état d'arrestation.
Ai-Da et sa sculpture ont donc été retenus à la douane égyptienne pendant dix jours, avant d'être libérés le 21 octobre, juste à temps pour l'exposition au pied de la Grande Pyramide de Gizeh, à laquelle elle était pourtant officiellement invitée. Pour obtenir cette libération, il aura fallu un "krach diplomatique" de la part des autorités britanniques, note The Guardian.
Ai-Da peut désormais présenter son travail, une sculpture en argile de 2.5 mètres de large et 2 mètres de haut la représentant avec "trois jambes", à l'exposition internationale Forever is Now, qui se déroulera jusqu'au 7 novembre. L'exposition présentera également des œuvres d'artistes égyptiens et internationaux de premier plan, indique The Guardian.
Photo : Ai-Da et son créateur Aidan Meller, à Oxford, en Grande-Bretagne, le 4 juin 2019. /Mattew Stock/REUTERS