Certains le définissent comme le Saint Graal en numismatique, pour d'autres ce n'est qu'un investissement, pour d'autres c'est le coup de vapeur sanglant à la gloire de la scène la plus dramatique de l'histoire romaine.
L'une des pièces les plus célèbres du monde antique Eid Mar, dans sa version en or (aureus) sera vendue aux enchères en Suisse fin mai.
Le précieux morceau de métal a été coupé sur ordre de Mark Junius Brutus, qui est entré dans l'histoire comme le traître qui a organisé l'assassinat de Jules César le 15 mars 44 avant JC, rapporte "Standard".
La pièce d'or extrêmement rare est exposée au British Museum depuis dix ans, louée par un collectionneur privé dont le nom est gardé secret. Ce n'est pas la première fois que le même Eid Mar entre dans le célèbre musée. En 1932, le numismate Oscar Ravel y est introduit.
Un moulage en plâtre de la pièce, réalisé à l'époque, est toujours conservé au British Museum aujourd'hui. L'objet de valeur était également mis en évidence lors de l'exposition « Shakespeare : Staging the World » (Shakespeare : Staging the World) pour les Jeux Olympiques de Londres 2012.
En plus de l'Aïd Mar aureus au British Museum, il existe deux autres variantes en or de l'Antiquité - une dans la collection de la Deutsche Bundesbank (Banque centrale d'Allemagne) et une autre qui s'est vendue pour un record pour une pièce romaine 4 = 2 millions . dollars lors d'une vente aux enchères numismatique en 2020
Aureus Eid Mar est l'option la plus précieuse, et le denier plus léger (environ 2 grammes) et sculpté en argent est plus courant, mais il est également très cher et chéri par les numismates du monde entier.
D'un côté de la pièce se trouve un portrait de Brutus avec l'inscription latine BRVT IMP, qui le désigne comme un vainqueur militaire reconnu. Sur le côté opposé se trouvent deux poignards représentant Brutus et Cassius, ainsi qu'un pylos (en latin Pileus), dit « chapeau de la liberté » (symbole des affranchis de l'esclavage dans la Rome antique).
Cet aureus particulier est surévalué en raison d'une autre de ses caractéristiques. Il a un trou percé juste au-dessus de la tête de Brutus pour être porté autour du cou. Dans le même temps, il y a une forte probabilité qu'un participant de haut rang au complot contre César se montre avec lui, même si l'un des sénateurs a personnellement percé le dictateur.
La pièce est estimée à environ 750,000 820,000 francs suisses à l'avance, ce qui équivaut à près de XNUMX XNUMX dollars, mais selon les experts des ventes aux enchères, elle atteindra probablement une valeur plus élevée. Et il est impossible que cela ne se produise pas, car c'est sans aucun doute l'une des pièces les plus intrigantes du marché.
Pas seulement un morceau de métal précieux, mais presque une partie fantastique de l'histoire, un document incroyable qui a survécu à plus de 2,000 XNUMX ans pour nous ramener à l'un des événements les plus dramatiques de l'Antiquité, écrit le journal Standard.
Tout le monde sait déjà que « Et toi, Brutus ? (Et tu, Brute?) N'est-ce pas la dernière chose au monde que César a dite, mais seulement une réplique brillamment utilisée par William Shakespeare dans sa pièce Jules César. Il n'y a aucune preuve que le grand général ait dit quoi que ce soit en mourant transpercé par les poignards des traîtres.
Un siècle et demi après l'événement historique, l'historien romain Suétone affirme que César n'a rien dit, mais il y a eu des témoins du contraire.
Selon eux, les dernières paroles du dictateur Kai su, teknon (du grec), qui se traduit par « Et toi, enfant » ou « Et toi, jeune homme », étaient adressées à Brutus. Il existe une version selon laquelle teknon est une adresse insultante à un enfant ou à un jeune, c'est-à-dire. ça peut sonner, dites : Et toi, cornichon ? Et dans le cas de Shakespeare, ce n'est pas le dernier vers du héros, le voilà qui meurt en disant : "Mort, alors viens !".
Un autre historien romain, Plutarque, a écrit qu'après l'assassinat, Brutus s'est avancé pour dire quelque chose à ses collègues sénateurs, mais ils ont fui le bâtiment. Brutus et ses compagnons traversent le Capitole et déclarent : « Romains, nous sommes à nouveau libres ! », mais les habitants de la Ville éternelle répondent en silence.
Meurtre d'un tyran ou vilaine trahison ?
L'assassinat de Gaius Julius Caesar, commis par les March Ides (15 mars) en 44 av. J.-C., est le résultat d'un complot mené par Mark Junius Brutus et Gaius Cassius Longinus. Il est à noter que Brutus entreprend la tâche laide, bien qu'il soit le fils de la maîtresse de longue date de César - Servilia, et qu'il soit l'une des personnes proches du général.
Dans l'histoire à ce jour, il est destiné au sort d'un personnage controversé - d'une part un combattant pour la liberté, et d'autre part - le plus odieux des traîtres. Brutus est né vers 85 av. J.-C., enfant de l'union de deux des familles les plus importantes de la Rome antique - les Uniates, dont le père était Mark Junius Brutus l'Ancien, et les Serviles - la famille de sa mère.
Était-il le fils illégitime de César ?
Brutus est devenu un protégé du célèbre sénateur et défenseur de la république Caton le Jeune, a épousé sa fille Portia. En tant que questeur (trésorier) dans les provinces de Brutus, il a amassé des richesses grâce à des taux d'intérêt élevés sur les prêts et à l'extorsion de débiteurs en utilisant l'armée.
Lorsque le dictateur Jules César franchit le Rubicon le 10 janvier 49 av. et plonge la république dans une guerre civile, Brutus est confronté à un dilemme : soutenir son ami (et amant de sa mère) César ou la cause républicaine incarnée par son bienfaiteur Caton, mais actuellement incarnée par l'assassin de son père Pompée.
Détestant Pompée, Brutus choisit néanmoins de se ranger à ses côtés et rejoint les républicains en exil en Grèce au milieu des années 49 av. Après la défaite de Pompée à Pharsale l'année suivante, Brutus fut gracié par César. Il l'a soutenu et a ensuite gagné des positions très fortes dans les rangs du dictateur, ce qui a conduit à des rumeurs selon lesquelles Brutus était, en fait, le fils illégitime de César.
Cependant, l'appétit de pouvoir de César a conduit Brutus à craindre pour le sort de sa république bien-aimée. Lorsque son ami Guy Cassius Longinus l'invite à se joindre à un complot contre Jules César, Brutus accepte volontiers et devient l'un des principaux conspirateurs.
La bataille contre les Thraces le fit empereur
Aux Ides de mars (15 mars) 44 av. il y a une séance au Sénat au cours de laquelle Jules César doit établir des plans pour une invasion imminente du Parti. Les sénateurs conspirateurs, dirigés par Brutus et Cassius, ont entouré César et l'ont poignardé à mort dans une scène sanglante féroce (il y a encore débat sur le nombre d'assassins, combien de fois chacun d'eux a poignardé le dictateur et combien d'entre eux ont également souffert) . On s'attend bien sûr à ce qu'ils soient salués comme des libérateurs, mais les Romains sont horrifiés par l'assassinat de César et exigent même que les auteurs soient punis.
Brutus a quitté Rome en avril, évitant de justesse un lynchage de la foule. Il se rendit à Cassius en Macédoine, où ils construisirent leur base républicaine pour faire la guerre aux légions des successeurs de César, Marc Antoine et Octave.
Une campagne réussie contre l'un des Thraces les plus rebelles - les Bessi, lui a valu le titre d'empereur (imperator - la plus haute position militaire de la Rome républicaine). Il a alors commencé à frapper des pièces pour payer son armée grandissante.
L'héritage de Brutus sur l'or et l'argent
La première monnaie, lancée par Brutus, suit des thèmes traditionnels, mais dans la dernière étape, lorsque les Eid Mar ont été produits au milieu de 42 avant JC, un vieux tabou républicain a été brisé. Brutus place son propre portrait sur l'avers, combiné avec la pile entre les poignards utilisés pour exécuter César.
L'ironie ici est palpable. Plus tôt, Jules César a frappé son visage sur des pièces de monnaie, inquiétant ses adversaires qu'il aspirait à devenir roi de Rome. Brutus suit le mauvais exemple, louant avec son portrait la trahison de César au verso iconique.
Ce choix thématique semble être le dernier acte désespéré de désobéissance à un moment où les armées des factions belligérantes se rencontrent dans le dernier affrontement dans le nord de la Grèce - Brutus et Cassius contre Marc Antoine et Octave.
Et la dernière tournure du destin est que Brutus a utilisé le même poignard qu'il a poignardé à César pour se suicider après la défaite finale de ses troupes et de celles de Cassius lors de la deuxième bataille de Philippes le 23 octobre 42 av. .
Les deniers, et surtout l'Eur Mar aureus, sont rares aujourd'hui, non seulement en raison de leur éloignement, mais aussi parce qu'ils ont été collectés et fondus par les vainqueurs Marc Antoine et Octave, qui ont appliqué l'ancienne tradition romaine d'effacer la mémoire des oubliés. par le peuple romain – damnatio memoriae .
Qu'il s'agisse d'aureus (or) ou de deniers (argent), Eid Mar est sans aucun doute la plus importante de toutes les pièces de monnaie antiques - la seule de l'époque romaine avec une date précise (mais seulement un jour du mois), et l'unique qui loue ouvertement meurtre. Des faits qui augmentent leur valeur avec chaque siècle qui passe.
