18.5 C
Bruxelles
Tuesday, May 7, 2024
Droits de l'hommePourquoi traitons-nous les gens comme la propriété de leurs tyrans ?

Pourquoi traitons-nous les gens comme la propriété de leurs tyrans ?

AVERTISSEMENT : Les informations et opinions reproduites dans les articles sont celles de leurs auteurs et relèvent de leur propre responsabilité. La publication dans The European Times ne signifie pas automatiquement l'approbation de l'opinion, mais le droit de l'exprimer.

DISCLAIMER TRADUCTIONS : Tous les articles de ce site sont publiés en anglais. Les versions traduites sont réalisées via un processus automatisé appelé traductions neuronales. En cas de doute, reportez-vous toujours à l'article original. Merci de votre compréhension.

Auteur invité
Auteur invité
L'auteur invité publie des articles de contributeurs du monde entier

Par Hasanboy Burhanov – Fondateur du mouvement d'opposition politique Erkin O'zbekiston (Ouzbékistan libre)

Le 2 octobre 2018, Jamal Khashoggi, journaliste dissident saoudien, a été tué par des agents du gouvernement saoudien au consulat saoudien à Istanbul, en Turquie. Il savait que Mohammad ben Salmane, le dirigeant de l'Arabie saoudite, voulait sa mort. Alors pourquoi Jamal est-il entré volontairement dans le consulat saoudien, pénétrant dans la maison de son ennemi mortel ?

La raison est la suivante : après avoir divorcé de sa femme, il s'est rendu au Consulat pour obtenir un document certifiant qu'il n'était plus marié, afin de pouvoir épouser sa fiancée turque. N’importe quel pays démocratique occidental exigerait de lui le même document pour lui permettre de se remarier, et la seule façon de l’obtenir est de demander gentiment au tyran de l’obliger.

La situation dans laquelle se trouve Jamal Khashoggi est une réalité quotidienne pour des millions de personnes qui ont fui leur pays. Ils ont peut-être fui il y a des années, construit une nouvelle vie en Allemagne ou en France, mais ils ne sont pas pour autant tirés d’affaire. Un jour, leurs passeports expireraient – ​​ils en auraient besoin d’un nouveau ; sinon un passeport, alors un extrait de casier judiciaire, ou un acte de naissance ou tout autre document. Et le seul moyen de l’obtenir serait de demander aux tyrans qu’ils ont fuis de le leur fournir.

Les documents juridiques exigés par les démocraties occidentales deviennent un levier que les tyrans utilisent pour contrôler et faire taire leur opposition à l’étranger. Tous les émigrés fuyant le régime savent que s'ils deviennent trop virulents dans leurs critiques, ils risquent de le regretter lorsque leur pays d'accueil leur demandera de fournir un document papier, pour lequel ils devront retourner dans leur pays d'origine – directement dans les bras du dictateur.

Le cas des extraits de casier judiciaire, exigés par de nombreux pays de l’UE pour obtenir un permis de séjour, est particulièrement révélateur. De nombreux prisonniers russes, dont des pédophiles et des meurtriers, ont été enrôlés dans le groupe de mercenaires Wagner pour combattre en Ukraine. Ceux qui ont survécu voient leur casier judiciaire effacé – ils pourront désormais présenter une table rase, dûment étayée par des documents publiés par la Russie, à toute enquête de l’UE. Dans le même temps, Alexeï Navalny – le prisonnier politique le plus célèbre de Russie – n’aura pas un tel luxe : son casier judiciaire est chargé et il comprend des condamnations pour terrorisme. Si l’UE juge les immigrants potentiels sur la base de leurs dossiers papier, un pédophile reconnu coupable avec du sang ukrainien sur les mains leur paraîtra bien plus préférable qu’un activiste civique dont le véritable crime était d’exprimer son désaccord.

Parfois, les dictateurs utilisent ce pouvoir de manière très directe. Loukachenko, le dictateur biélorusse qui a perdu les élections face à Svietlana Tikhanovskaya, avait cessé de délivrer des passeports biélorusses à l'étranger. Ainsi, selon la législation européenne actuelle, Svietlana Tikhanovskaya – une fois son passeport expiré – devrait retourner en Biélorussie et demander à Loukachenko de lui en délivrer un nouveau.

Nous recommandons de mettre un terme aux pratiques qui renvoient les citoyens des pays sous dictature vers leur pays, lorsqu'ils ont besoin d'obtenir des documents de leur pays d'origine. Ces documents ne sont pas dignes de confiance, leur obtention comporte des risques et leur exigence donne aux dictatures une influence indue sur leurs citoyens à l’étranger.

Nous recommandons:

  1. Dans tous les pays démocratiques, des modifications devraient être adoptées aux réglementations qui obligent les étrangers, lorsqu'ils interagissent avec le gouvernement et les organisations civiles, à présenter des documents à durée de validité limitée provenant de leur pays d'origine. Cela comprend les extraits de casier judiciaire, les certificats d'état civil, les actes de naissance nouvellement délivrés, etc. Si le pays d'origine de l'étranger figure sur la liste des pays non démocratiques, ces documents peuvent être remplacés par un affidavit signé par le demandeur.
  • Un règlement devrait être adopté pour toutes les procédures liées aux passeports, y compris le passage des frontières et les voyages, pour les citoyens des pays figurant sur la liste des pays non démocratiques. Ce règlement permettrait l'utilisation d'un passeport expiré et/ou d'une pièce d'identité valide délivrée par le pays de résidence, comme un permis de séjour ou une autre forme d'identification.

Nous ne devrions pas inciter les émigrés qui ont fui leur pays pour échapper à la tyrannie à retourner chez leurs oppresseurs pour demander les papiers nécessaires, mettant ainsi leur vie et leur liberté en danger.

- Publicité -

Plus de l'auteur

- CONTENU EXCLUSIF -spot_img
- Publicité -
- Publicité -
- Publicité -spot_img
- Publicité -

Doit lire

Derniers articles

- Publicité -