Adressage Lors du Sommet sur la sécurité de l’intelligence artificielle organisé par le Royaume-Uni, dans le célèbre domaine de Bletchley Park – où les décrypteurs alliés ont apporté une énorme contribution à l’effort de guerre pour déchiffrer les codes nazis – le chef de l’ONU a souligné la nécessité d’une « conversation soutenue et structurée » autour de son risques, défis et opportunités.
« Les Nations Unies – une plateforme inclusive, équitable et universelle pour la coordination de la gouvernance de l’IA – sont désormais pleinement engagées dans cette conversation », a-t-il déclaré.
Trois domaines clés
Le Secrétaire général a souligné trois domaines clés nécessitant une action immédiate.
Premièrement, il a appelé à faire face aux menaces existantes liées à la publication de modèles d’IA puissants qui manquent actuellement de garde-fous et de surveillance suffisants.
Deuxièmement, M. Guterres a exprimé ses inquiétudes quant aux conséquences négatives à long terme de l’IA, notamment son impact sur l’emploi ; l’érosion de la diversité culturelle due à des algorithmes biaisés et l’alimentation des tensions géopolitiques résultant de la concentration des sociétés d’IA dans seulement une poignée de pays.
La troisième préoccupation était qu’en l’absence d’action immédiate, l’IA exacerberait les inégalités qui se creusent déjà.
« Ce n’est pas un risque ; c'est une réalité », a-t-il prévenu.
Principes éthiques
Pour répondre à ces préoccupations, M. Guterres a mentionné le développement de plus de 100 ensembles différents de principes éthiques souvent chevauchants pour l’IA.
Même s’il existe un large accord sur des principes tels que la fiabilité, la transparence, la responsabilité et la capacité de fermer les applications d’IA, une surveillance mondiale est nécessaire pour éviter les incohérences et les lacunes, a-t-il insisté.
Le chef de l'ONU a souligné le lancement de son nouveau Organe consultatif sur l’IA, composé d'experts du gouvernement, des entreprises, de la communauté technologique, de la société civile et du monde universitaire.
« Il est véritablement universel, avec une représentation de toutes les régions du monde, afin de favoriser les solutions en réseau, inclusives et fondées sur des preuves qui sont nécessaires », a-t-il déclaré.
Des partenariats pour l'avenir
L’organisme consultatif travaillera en tandem avec d’autres initiatives mondiales mises en place par l’UE et le G7, par exemple, et fournira des recommandations préliminaires d’ici la fin de l’année sur la création d’un consensus scientifique et la mise en œuvre de l’IA pour l’ensemble de l’humanité.
Ces recommandations alimenteront le Pacte numérique mondial, proposé pour adoption à l'ONU. Sommet du futur septembre prochain.
« En d’autres termes, ses travaux intégreront la gouvernance de l’IA dans les processus intergouvernementaux et dans un sommet mondial établi », a déclaré M. Guterres.