Par Sr Bernadette Mary Reis, fsp
Le très révérend Paul Mason est l'évêque militaire d'Angleterre et du Pays de Galles. Il est également l'évêque principal pour la santé et les affaires sociales. Un article qu'il a écrit est paru mercredi dans l'édition en ligne de La tablette. Il a ensuite été publié jeudi sur le site Web de la Conférence épiscopale d'Angleterre et du Pays de Galles.
Les patients atteints de démence sont les plus vulnérables
L'évêque Mason aborde un aspect essentiel des soins aux personnes âgées et aux autres personnes vivant dans des résidences-services ou des établissements de soins infirmiers qui souffrent de démence et d'autres formes de maladies qui affectent l'esprit. "Les personnes atteintes de démence sont parmi les plus vulnérables de notre société", déclare l'évêque. Ce qu'ils méritent, dit-il, c'est "tout l'amour que nous pouvons rassembler".
Et pourtant, avec les restrictions de Covid-19 enfermant leurs proches, la seule chose dont ils ont besoin est hors de leur portée. Leurs besoins "peuvent être négligés", poursuit l'évêque, parfois "des hypothèses sont faites sur ce qui est le mieux pour eux" et leurs proches "qui souhaitent leur rendre visite".
Besoin d'êtres chers
L'évêque Mason nous rappelle que ce n'est pas parce que la capacité d'une personne à raisonner ou à se souvenir peut être altérée que sa capacité à ressentir ne l'est pas. Au contraire, "des interactions humaines significatives peuvent faire une réelle différence" dans la progression d'une maladie particulière.
Le personnel soignant de certains établissements a quitté sa propre famille pendant « des semaines voire des mois », raconte Mgr Mason, en raison des restrictions liées au Covid-19. Même s'ils ont fait preuve d'un « si grand sacrifice » et que certains ont également « tragiquement perdu la vie à cause du Covid-19 », les soins professionnels ne suffisent pas.
Il y a un rôle irremplaçable qui ne peut être rempli que par les proches des patients : être assis « avec un résident pendant de longues périodes, lui parler ou lui lire, lui faire jouer de la musique, lui tenir la main ». L'absence d'une telle interaction aimante peut accélérer soit la détérioration de la maladie, soit même la mort, note l'évêque Mason.
Amour vs coeur brisé
La déconnexion est vécue à la fois par les proches, ainsi que par le résident qui reçoit des soins, écrit Mgr Mason. Il cite également le Dr Donald Macaskill, PDG de Scottish Care, qui a partagé les expériences de patients atteints de démence dans des maisons de soins "mourant d'un cœur brisé en raison d'un manque de contact avec leurs proches".
L'évêque Mason nous laisse avec la question concernant la ligne de démarcation entre la sécurité, la protection de nous-mêmes et des autres, et le « but d'être en vie ». Et il propose que la réponse soit l'amour quand l'alternative est de mourir d'un cœur brisé.