Le Parlement européen tiendra la session plénière de la semaine prochaine par vidéoconférence par mesure de précaution contre le coronavirus, a déclaré jeudi 15 octobre le président du Parlement européen, Davide Sassoli, malgré l'insistance française à reprendre les sessions mensuelles de l'assemblée à Strasbourg.
"Je regrette d'annoncer que la plénière de la semaine prochaine n'aura pas lieu à Strasbourg, mais sera à distance", a écrit Sassoli sur Twitter.
« La situation en France et en Belgique est très grave. Voyager est un danger », a-t-il ajouté.
Mais, dans un geste probable pour Macron, Sassoli a également ajouté que "Strasbourg reste le siège du Parlement et nous ferons tout notre possible pour revenir".
J'ai le regret d'annoncer que la plénière de la semaine prochaine n'aura pas lieu à Strasbourg, mais se tiendra à distance.
La situation en France et en Belgique est très grave et les déplacements sont déconseillés.
Strasbourg reste la patrie de @Europarl_EN et nous ferons tout notre possible pour revenir.
- David Sassoli (@EP_President) 15 octobre 2020
La décision fait suite à un bras de fer entre les EU institution et le président français Emmanuel Macron, qui a exigé que le parlement revienne à Strasbourg dès que possible, affirmant que l'UE serait "foutue" si elle ne se réunissait qu'à Bruxelles.
Dans un lettre obtenue par EURACTIV mardi, Sassoli a informé le personnel du Parlement européen des mesures plus strictes à appliquer au sein de l'institution, réduisant encore la présence physique dans les bâtiments du PE.
Il a demandé aux eurodéputés de faire au moins 80% du temps de travail mensuel en télétravail dans un avenir proche.
Sur ce, le Parlement européen se prépare, lentement mais sûrement, à un éventuel second confinement.
L'annonce a suivi après que plusieurs députés S&D, dont la propre équipe de Sassoli, ont dû se mettre en quarantaine après avoir été en contact avec un membre du personnel qui a été testé positif au COVID-19.
La France elle-même a annoncé mercredi des mesures plus strictes contre les coronavirus pour lutter contre une flambée des infections à travers le pays, avec des couvre-feux dans neuf villes, bien que Strasbourg, à l'est du pays, n'est pas touchée.
Depuis mars, lorsque la pandémie est arrivée en Europe, le Parlement européen s'est réuni exclusivement à Bruxelles, de nombreux membres se connectant par liaison vidéo pour permettre la distanciation sociale. Un système a également été mis en place pour que les députés votent à distance.
Macron aura la chance de faire connaître son point de vue à Sassoli face à face jeudi lors d'une rencontre au sommet de l'UE à Bruxelles, auquel le président du Parlement européen assiste traditionnellement.
Les déplacements coûteux et longs à Strasbourg pour les députés européens et leurs milliers de collaborateurs entre les deux villes ont entraîné ces dernières années une augmentation des demandes d'un siège unique à Bruxelles pour l'institution.
Cependant, la France insiste avec véhémence sur son droit – actuellement inscrit dans les traités de l'UE – d'accueillir les sessions plénières.
[Edité par Benjamin Fox]