Le début de la deuxième phase de l'ouverture de la ville fantôme de Varosha a été annoncé par le président turc Recep Tayyip Erdogan et le dirigeant chypriote turc Ersin Tatar dans des discours prononcés aujourd'hui lors des célébrations du 47e anniversaire de l'invasion turque de Chypre. Les Chypriotes grecs protestent contre les violations des résolutions de l'ONU, a rapporté le BNR.
3.5% du territoire de Varosha, la banlieue chypriote-grecque abandonnée de Famagouste, âgée de 47 ans, est inclus dans l'ouverture pilote. De cette partie, le statut de zone militaire turque sera levé et il sera remis à l'administration civile chypriote-turque dans le « respect des droits de propriété ». Les Chypriotes grecs souhaitant restituer leurs biens peuvent s'adresser à une commission turque spécialisée dans les territoires occupés.
"Cette région, inactive depuis des années, sera un symbole de l'avenir prospère de l'île", a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan. Parallèlement à ce nouveau déménagement, la partie turque ouvre au public deux nouvelles plages, auparavant inoccupées en raison de la clôture, et construit divers équipements publics. Ils font partie des projets financés par la Turquie dans la partie nord de l'île qu'Erdogan lance aujourd'hui.
La première phase de l'ouverture de Varosha a débuté le 8 octobre dernier, en présence du président turc, provoquant de vives réactions de la communauté internationale. Une grande manifestation intitulée "Nous sommes tous Famagouste" a rassemblé lundi soir des centaines de Chypriotes grecs, de réfugiés et de politiciens de divers partis près de la ligne de démarcation de la ville. Ils ont protesté contre les décisions unilatérales de la Turquie violant les résolutions de l'ONU sur Varosha. "Un changement dans le statu quo de Famagouste est inacceptable", a déclaré aujourd'hui le président chypriote Nikos Anastasiadis.
L'UE est préoccupée par le plan d'Erdogan et réitère la nécessité d'éviter toute action unilatérale.
Le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, s'est dit "alarmé" par un projet annoncé par le président turc Recep Tayyip Erdogan de rouvrir l'ancienne station balnéaire de Varosha à Chypre et l'a qualifié d'"inacceptable", a rapporté l'AFP.
"L'UE réitère la nécessité d'éviter les actions unilatérales contraires au droit international et les nouvelles provocations, qui pourraient accroître les tensions sur l'île et compromettre la reprise des pourparlers sur un règlement global de la question chypriote", a déclaré le ministre européen des Affaires étrangères dans un communiqué.
Après l'opération turque de 1974, Varosha est restée sous le contrôle de l'armée turque et est en fait la seule zone du nord de Chypre occupée où aucun Turc n'est hébergé et où il existe une possibilité de restituer la propriété des Chypriotes grecs déplacés, selon le journal Philelefteros Remarques. Cependant, malgré les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, les autorités du SCTR et l'armée turque ont procédé en 2020 à l'ouverture partielle de la banlieue aux visiteurs, ce qui a provoqué une vive réaction de la République de Chypre et de la Grèce.
Selon les résolutions de l'ONU, la réinstallation de quiconque dans la région, à l'exception des propriétaires légaux qui ont fui pendant l'invasion, est inacceptable.