Le Conseil a arrêté sa position («orientation générale») sur la Commission européenne proposition de directive sur le reporting développement durable des entreprises (CSRD). Ce projet de directive viendra compléter la stratégie européenne de finance durable.
L'adoption, sous l'impulsion de la présidence française, d'une position commune des États membres sur ce texte est une nouvelle étape décisive dans l'élaboration d'un cadre réglementaire européen de la finance durable. A terme, les entreprises de plus de 250 salariés ou les sociétés cotées devront désormais traduire leur politique environnementale, sociale et de gouvernance dans des documents d'information normés, justifiés et certifiés. Cela signifie une plus grande transparence pour les citoyens, les consommateurs et les investisseurs afin que les entreprises puissent jouer pleinement leur rôle dans la société. C'est la fin du greenwashing. Aujourd'hui, Europe fixe les normes de référence extra-financières rigoureuses de demain, en ligne avec nos ambitions environnementales et sociales.
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance
La proposition de la Commission européenne révise la directive sur le reporting extra-financier de 2014 et assurera la robustesse des engagements des entreprises en introduisant les nouveautés suivantes :
- une extension du périmètre à toutes les grandes entreprises et sociétés cotées sur un marché réglementé (hors micro-sociétés cotées)
- une exigence de certification pour le reporting développement durable
- des exigences plus détaillées et normalisées sur les informations à publier par les entreprises
- une meilleure accessibilité des informations, en imposant leur publication dans une rubrique dédiée des rapports de gestion des sociétés
Ces changements vont accroître la responsabilité d'une entreprise, éviter des normes nationales divergentes ainsi que le faciliter la transition vers un développement durable économie.
Actualisation de la directive sur le reporting extra-financier (NFRD)
La proposition vise à combler les lacunes des règles existantes sur la publication d'informations non financières, dont la qualité et la comparabilité étaient insuffisantes pour permettre leur bonne prise en compte par les investisseurs. Ces lacunes entravent la transition vers une économie durable.
Cette directive confirme le rôle moteur de l'UE dans l'établissement de normes durables. L'harmonisation des données de développement durable sera rendue possible par la définition de normes de reporting de développement durable, que la Commission européenne adoptera par acte délégué après avis technique du Groupe consultatif européen sur l'information financière (EFRAG) et plusieurs agences européennes.
Le texte propose une portée plus large, prévoit des exigences de déclaration plus claires et plus larges, et veille à ce que les rapports est conforme aux normes obligatoires de l'UE. Il prévoit également que l'accès numérique aux informations sur la durabilité deviendra une exigence.
Modifications du périmètre
Le Conseil a modifié le champ d'application proposé par la Commission européenne afin de garantir que les exigences en matière de déclaration ne soient pas trop lourdes pour les PME cotées (puisque les obligations ne s'appliquent pas aux autres PME) et qu'elles disposent de suffisamment de temps pour s'adapter aux nouvelles règles.
Contexte et prochaines étapes
La Commission européenne a soumis la proposition CSRD le 21 avril 2021.
L'orientation générale dégagée aujourd'hui complète la position de négociation arrêtée par le Conseil. Il donne à la présidence du Conseil un mandat pour poursuivre les discussions avec le Parlement européen, qui devraient débuter au printemps 2022.