Déclaration de la présidente von der Leyen lors de la conférence de presse conjointe sur le hub mondial de transfert de technologie d'ARNm
Merci beaucoup.
En effet, je pense que c'est aujourd'hui le symbole du nouveau partenariat que nous avons engagé. Et nous avons, en effet, beaucoup parlé de la production de vaccins à ARNm en Afrique. Mais je pense que cela va bien au-delà. Il s'agit d'une technologie d'ARNm conçue en Afrique, dirigée par l'Afrique et détenue par l'Afrique, avec le soutien de l'équipe Europe. Et en effet, nous sommes tellement convaincus du potentiel que vous venez de décrire, cher Cyril, que, dès le premier instant, nous avons soutenu cette initiative sans aucune hésitation, et nous sommes associés à vous et à l'OMS pour mettre en place ce pôle de transfert technologique. Je pense qu'il faut mettre l'accent sur le "transfert de technologie".
Nous investissons 40 millions d'euros, comme la Commission, avec l'Allemagne, la France et la Belgique, car nous sommes profondément convaincus que c'est la bonne voie à suivre. Et en effet, je considère cela non seulement comme une avancée majeure dans la lutte contre la pandémie mais aussi comme une avancée majeure dans la souveraineté stratégique de l'Afrique en matière de vaccins. Nous connaissons tous l'état des lieux aujourd'hui. Aujourd'hui, de tous les vaccins administrés en Afrique, 1% est produit en Afrique – de tous les vaccins. Et justement, l'objectif est en 2040 d'avoir atteint un niveau de 60% de vaccins produits en Afrique, qui sont administrés en Afrique. Et c'est la condition préalable.
Et là, en effet, je pense, cher Cyril, qu'il est important que, comme tu l'as dit, on limite avec ce transfert de technologie la rentabilité des titulaires d'IP, c'est-à-dire des entreprises - c'est ce que tu reprochais - tout en protégeant un bien très précieux. Et c'est la propriété intellectuelle, ce que les scientifiques ont développé. Et là, je pense qu'on peut trouver un pont.
L'objectif est vraiment de s'assurer que la technologie est transférée, démantelée et montrée dans toute son ampleur. Et pour cela, nous pensons que les licences obligatoires avec des bénéfices limités et fortement réduits pourraient être un pont. Je vois aussi qu'au centre de transfert de technologie, pour le moment, nous n'en sommes pas encore là parce que j'ai très bien entendu que vous, le Dr Tedros, mon ami, avez dit : "informations accessibles au public". Ce n'est pas assez. Il doit y avoir des informations détaillées sur une technologie. Nous avons donc un objectif commun. Je pense que nous sommes en mesure d'arriver à créer le cadre réglementaire nécessaire pour que la souveraineté stratégique de l'Afrique en matière de vaccins se développe et se donne réellement.
Il y a un deuxième point qui est remarquable avec ce modèle en étoile, c'est qu'il ne s'agit pas seulement de science, il s'agit beaucoup de compétences, il s'agit d'emplois de haute qualité. Et effectivement, a-t-on évoqué, il s'agit de l'environnement réglementaire pour l'ensemble de l'Afrique, que l'Union Africaine, par exemple, est en train de développer avec l'Agence Africaine des Médicaments et le CDC Africain. Vous voyez la complexité du projet. Vous voyez l'initiative révolutionnaire, une approche complètement nouvelle vers une attitude où la souveraineté de la science est donnée et est protégée, tandis que l'Afrique a un accès complet et une pleine propriété - c'est si important - de la technologie et des biens qui en découlent. Merci beaucoup pour cela. C'est un exemple parfait de ce que nous sommes capables de faire lorsque nous unissons nos forces.
Thank you.
