Discours de la Commission européenne Bruxelles, le 15 mars 2022 Remarques du commissaire Kyriakides lors de la réunion informelle des ministres de la santé
Mesdames et Messieurs,
Tout d'abord, je tiens à remercier le Ministre Véran d'accueillir aujourd'hui ce Conseil Santé extraordinaire et très important.
La guerre cruelle et insensée en Ukraine nous a tous choqués. Nous sommes unis, plus que jamais, contre les brutalités qui se produisent en Ukraine. L'unité est notre réponse la plus forte.
Nos pensées vont au peuple ukrainien. Ils souffrent de la brutalité inimaginable de cette guerre insensée et illégale.
Aujourd'hui, nous nous sommes réunis pour prendre des mesures coordonnées pour accueillir, protéger et soutenir les millions de personnes qui ont été forcées de quitter leur foyer, leur vie et leurs moyens de subsistance. Beaucoup d'entre eux sont vulnérables : les femmes, dont certaines enceintes, les enfants, les personnes âgées, les personnes atteintes de maladies chroniques, de handicaps et de problèmes de santé mentale.
J'ai visité la frontière polono-ukrainienne il y a une semaine et j'ai été vraiment ému de voir comment les pays voisins fournissent à tous ceux qui arrivent l'aide dont ils ont un besoin urgent, y compris des soins de santé. C'est un véritable exemple de solidarité européenne.
Nous envoyons collectivement du matériel médical, des médicaments, des lits et bien plus encore en Ukraine et dans les pays voisins, par le biais du mécanisme de protection civile de l'Union européenne et du centre de coordination des interventions d'urgence.
Mais beaucoup plus d'assistance médicale est nécessaire. Car en plus des bilans de santé de routine, toute personne fuyant la guerre en Ukraine doit recevoir les soins dont elle a besoin, qu'il s'agisse de soins d'urgence ou de traitement de maladies chroniques.
Pour ce faire, nous avons mis en place un mécanisme de solidarité de l'UE pour faciliter l'évacuation médicale des personnes nécessitant des soins et des traitements hospitaliers spécialisés.
Jusqu'à présent, nous avons sécurisé plus de 10 000 lits dans les hôpitaux d'autres États membres pour transférer les patients nécessitant des soins. Il s'agit notamment de lits pour les patients pédiatriques, pour les nouveau-nés et leurs mères, pour les patients cancéreux, les brûlés et pour ceux nécessitant un traitement en USI.
Les premiers patients pédiatriques ont été transférés cette semaine de la Pologne vers l'Italie où ils recevront les soins spécialisés dont ils ont besoin. Nous nous attendons à ce que d'autres transferts suivent.
Nous unissons également nos forces avec la société civile, les associations de professionnels de la santé et l'industrie pour offrir des soins médicaux et un soutien en santé mentale à l'Ukraine, et j'en suis extrêmement reconnaissant.
Il est vraiment crucial que nous veillons à ce que les systèmes de santé nationaux, en particulier dans les pays voisins de l'Ukraine confrontés à l'arrivée sans précédent de personnes dans le besoin, ne soient pas submergés maintenant, après deux ans de lutte pour maîtriser la pandémie de COVID.
Outre ceux qui ont besoin d'un traitement hospitalier, les enfants devront continuer à recevoir leurs vaccinations régulières. Grâce à HERA, nous travaillons à l'achat de vaccins contre la tuberculose, la poliomyélite ou d'autres maladies infectieuses.
Il y a aussi des femmes qui ont besoin de soins de grossesse, des personnes atteintes de maladies chroniques et des personnes âgées qui ont besoin de soins constants.
Et surtout, il y aura des milliers de personnes, en particulier des jeunes et des enfants, qui auront besoin d'un soutien en matière de santé mentale et psychosociale pour faire face à un traumatisme.
Grâce à l'activation de la directive européenne sur la protection temporaire, les citoyens ukrainiens et les autres résidents auront accès aux services de santé et autres.
Je continuerai à travailler en étroite collaboration avec la présidence française avec les ministres de la santé et nos experts continueront à se rencontrer régulièrement pour assurer une coopération étroite au niveau de l'UE, entre les autorités sanitaires et de protection civile, et avec l'Organisation mondiale de la santé.
Nous n'avons jamais eu autant besoin de la solidarité de l'UE qu'aujourd'hui, et nous n'avons pas non plus vu autant de solidarité qu'au cours des dernières semaines.
Nous devons nous préparer : cette solidarité doit se prolonger dans le temps. Il est peu probable que ce soit une crise à court terme.
Dans le domaine de la santé, la pandémie nous a déjà unis et renforcés.
Cette force nous portera vers l'avant, pour soutenir ceux qui en ont besoin et travailler ensemble pour faire face à cette situation très difficile.
Encore une fois, je voudrais remercier le ministre Véran et la présidence française pour l'organisation de cette réunion aujourd'hui.
Thank you.
